MONDE : Les cours sous pression en début d’année
Du 29/12 au 05/01, le cours de l’échéance mars à Chicago a perdu 5 $/t pour se situer à 181 $/t. Les cours américains ont été sous pression cette fin d’année, et le restent en ce début 2024, du fait d’un manque de demande, de l’amélioration des conditions météos au Brésil et de mouvements techniques. Les opérateurs se focaliseront cette semaine sur la reprise des activités et sur la
publication du rapport de l’USDA de janvier, notamment en ce qui concerne la production sud-américaine de maïs. Les fonds non-commerciaux ayant une position nette vendeuse quasi record pour cette période de l’année, des rachats de positions sont probables, ce qui pourrait amener un peu de soutien aux cours. Avec 368 Kt la semaine passée, les contractualisations à l’export pour le maïs américain se sont situées à niveau très bas du fait notamment des congés de fin d’année. Cependant, ce niveau interroge aussi les opérateurs sur la faiblesse de la demande mondiale alors que le maïs américain est actuellement le plus compétitif sur la scène internationale. En matière de logistique, les rebelles Houthis au Yemen menacent toujours le trafic maritime des porte-conteneurs en Mer Rouge mais celui des navires céréaliers est peu affecté. La production d’éthanol est restée dynamique ces dernières semaines, à plus d’un million de barils/jour, mais les stocks ont fortement augmenté en décembre et sont désormais supérieurs de 4% à la moyenne des 5 dernières années avec près de 24 millions de barils. Au Brésil, les pluies régulières sur le Centre-Ouest du pays sur la fin de 2023 ont fait pression sur les cours à Chicago malgré des semis de maïs qui ne débuteront qu’à la fin du mois et des surfaces attendues a minima en baisse de 5% (1 Mha) par rapport à 2023 du fait du ciseau de prix, du retard des semis de soja et du phénomène El Niño. En Argentine, 70% des semis de maïs sont réalisés contre 75% en moyenne à cette date. Les conditions de culture sont optimales ce qui devrait permettre une bonne récolte après une sécheresse massive en 2023. En Chine, la demande est en mauvaise posture du fait de la situation économique et du déclin du cheptel porcin. Sur le plan géopolitique, les opérateurs suivront les réactions après les élections taïwanaises du 13/01.
EUROPE : De bons chiffres pour le corridor ukrainien
Les autorités ukrainiennes ont annoncé avoir exporté 7 Mt de produits agricoles en décembre dont 4,8 Mt par le port d’Odessa et le corridor réouvert en Mer Noire en septembre. Cela confirme le rôle vital de ce dernier pour le secteur agricole ukrainien malgré les dangers associés, en particulier les mines navales. Les céréales européennes restent défavorisées par rapport à la concurrence
russe en blé et ukrainienne en maïs du fait du niveau de l’euro, proche de son plus haut en 6 mois.
FRANCE : Retour de la demande attendu
Après un début de campagne compliqué et la pause habituelle de la fin d’année, la demande devrait faire son retour avec la fin des congés dans la plupart des pays européens et notamment en Espagne. A l’export, le maïs français reste sous forte pression des importations ukrainiennes de maïs mais également de blé fourrager, à quasi-parité de prix. En France, la situation des orges sera à suivre alors que le marché chinois devrait être moins accessible du fait du retour des orges australiennes après 3 ans de conflit commercial entre la Chine et l’Australie. En France comme outre-Atlantique, les cours du maïs ont cédé du terrain en fin d’année, tant sur Euronext que pour les prix physiques qui s’affichent entre 180 €/t et 200 €/t selon les régions.