MONDE : Dans l’attente des intentions de semis aux USA
Du 15/03 au 22/03, le cours de l’échéance mai à Chicago a gagné 1 $/t pour se situer à 173 $/t. Après 3 semaines de hausse consécutive, portée par des rachats de positions vendeuses de la part des fonds non-commerciaux, le cours du contrat mai 2024 à Chicago butte sur une résistance à 173 $/t. Les opérateurs seront focalisés ce jeudi sur la publication par l’USDA du rapport trimestriel sur les stocks et du rapport sur les intentions de semis 2024. Ce dernier sera particulièrement scruté par les opérateurs qui ont, depuis la publication des perspectives de surfaces 2024 fin février, intégré l’hypothèse d’une baisse des semis de maïs aux Etats-Unis de 1,5 Mha en 2024 par rapport à 2023. Si celle-ci n’était pas confirmée jeudi, la tendance haussière à l’oeuvre à Chicago ces dernières semaines risquerait de ne pas se maintenir.
La semaine passée aux Etats-Unis, les contractualisations à l’export ont atteint 1,2 Mt, dans les attentes des opérateurs, avec le Mexique et le Japon comme principaux acheteurs. La récente hausse du dollar, du fait d’un chiffre d’inflation plus mauvais qu’attendu, vient pénaliser la compétitivité américaine à l’export. La production d’éthanol reste dynamique, à plus d’un million de barils/jour, tandis que les stocks restent élevés, à plus de 26 millions de barils. Leur évolution sera à suivre dans les prochaines semaines avec l’arrivée du printemps et la reprise des déplacements. Les cours du pétrole se raffermissent, à plus de 80 $/baril, ce qui devrait également soutenir le secteur de l’éthanol aux Etats-Unis. En Argentine, compte-tenu des pluies sur la zone de production, la récolte n’a quasiment pas progressé : 3,7% des maïs sont récoltés au 21/03, en progression de 0,5 point sur une semaine. La bourse de céréales de Buenos Aires a par ailleurs revu en baisse de 2,5 Mt sa projection de production (54 Mt), compte tenu de la vague de chaleur de la fin janvier et des dégâts provoqués par la
cicadelle du maïs. Les analystes convergent vers une production argentine de maïs entre 54 et 57 Mt, proche du record. Au Brésil, les semis de maïs safrinha sont quasiment terminés. L’attention est focalisée sur la météo du mois d’avril, lors duquel l’essentiel des surfaces devrait
approcher le stade critique de la floraison. Dans son dernier rapport, la CONAB a revu en légère baisse de 129 Kha les surfaces de maïs safrinha affichées désormais en recul de 8,3% sur un an (15,8 Mha).
EUROPE : Importations ukrainiennes et russes en débat
La reconduction pour un an des mesures de libéralisation avec l’Ukraine est toujours en débat au niveau européen où certains Etats-membres se montrent insatisfaits du dernier compromis n’incluant pas le blé dans la mesure de sauvegarde et fondé sur une référence trop importante (importations 2022 et 2023). Par ailleurs, la Commission Européenne propose désormais de limiter les importations de céréales et d’oléoprotéagineux russes. Elle propose ainsi d’imposer un droit de 94 €/t sur le maïs russe (environ 400 Kt par campagne). En Ukraine, le ministère de l’agriculture estime désormais les surfaces de maïs 2024 à 3,86 Mha soit une baisse de de 4,5% par rapport à 2023.
FRANCE : Rebond des prix
Sur Euronext, les différents contrats rebondissent à la faveur de l’évolution des cours à Chicago et d’opérations de couverture des fonds. La semaine passée, l’échéance juin 2024 a ainsi gagné 11,75 €/t pour se situer à 193,5 €/t tandis que l’échéance novembre 2024 se situait à 199,25 €/t après avoir regagné 11 €/t. Les prix physiques rebondissent eux aussi et se situent selon les régions entre 160 et 180 €/t. Cependant cette hausse reste limitée par le manque de présence des acheteurs et par la concurrence ukrainienne sur les marchés à l’export.