MONDE : Maintien de la lourdeur des stocks en 2024/25

Du 12/04 au 19/04, le cours de l’échéance mai à Chicago a perdu 1 $/t pour se situer à 170 $/t. Le marché américain reste indécis entre les inquiétudes sur la demande, la progression des semis dans la Corn Belt et les incertitudes sur les productions sud-américaines. Au 14/04, 6% des maïs étaient semés aux Etats-Unis contre 5% en moyenne à cette date (2019-2023). Des pluies importantes sont attendues sur l’ensemble de la Corn Belt cette semaine. Dans son rapport du mois d’avril, pour la prochaine campagne, l’IGC a annoncé un nouveau record de consommation mondiale de maïs (1223 Mt) du fait d’une reprise attendue de la consommation de maïs par l’industrie et en alimentation animale après une campagne 2023/24 marquée par les tensions inflationnistes. Cependant, l’IGC note également que les stocks mondiaux devraient continuer à croître légèrement (292 Mt) par rapport à la campagne actuelle du fait notamment de stocks attendus lourds aux Etats-Unis, une perspective négative pour les prix. Aux Etats-Unis, les contractualisations à l’export sont restées dans le bas des attentes des opérateurs la semaine passée avec 501 Kt. Les exportations américaines sont pénalisées par la fermeté du dollar. Les chiffres de production d’éthanol sont passés sous le million de barils/jour, une première depuis fin
janvier mais un mouvement qui reste habituel en début de printemps. Les opérateurs suivent avec attention le risque d’escalade entre Israël et l’Iran qui pourrait perturber le marché du pétrole. Par ailleurs, les industriels sont satisfaits d’une annonce gouvernementale autorisant par dérogation la vente estivale de carburant E-15 cette année, ce qui devrait soutenir la demande. Au Brésil, le temps chaud et sec devrait faire sont retour sur le Centre-Sud après une semaine bien arrosée qui a soulagé les maïs les moins avancés, touchés par un déficit hydrique ces dernières semaines. Les producteurs brésiliens accélèrent leur vente en nouvelle récolte, rassurés, dans le Centre-Ouest, par des conditions météo clémentes et souhaitant profiter de l’affaiblissement du real par rapport au dollar. En Argentine, les prix poursuivent leur dynamique de hausse du fait des incertitudes sur le niveau de production. Les pluies freinent également la récolte.

EUROPE : Météo chaude et sèche en Mer Noire

Un temps chaud et sec s’est installé depuis plusieurs semaines de la moitié Est de l’Ukraine au sud de la Russie. Cela devrait impacter à terme la production russe de blé, attendue pour le moment à un haut niveau de même qu’une partie des semis de maïs russes et ukrainiens. Ceux-ci se déroulent rapidement en Ukraine avec 19% des maïs semés au 18/04. En Russie, les surfaces sont
attendues en légère hausse à 2,7 Mha contre 2,6 Mha en 2023.

FRANCE : Les 200 €/t atteints sur Euronext

Au 15/04, selon CéréObs, 12% des maïs étaient semés contre 26% à cette date en moyenne (2019-2023). Le temps froid ralentit le développement des maïs semés, voire cause localement des dégâts sur les semis les plus précoces. Dans son bilan d’avril, pour la campagne en cours, FranceAgriMer revoit les stocks de maïs en baisse de 130 Kt (2,3 Mt), un niveau toujours confortable, du fait notamment d’une révision en hausse des exportations liée à l’effacement progressif de la concurrence ukrainienne, en particulier au niveau du blé fourrager. L’inquiétude reste de mise pour la demande intérieure avec une baisse marquée de la consommation de maïs par l’amidonnerie. Le contrat novembre 2024 d’Euronext a atteint le seuil technique de 200 €/t, une première depuis la mi-janvier.