MONDE : nouveau rebond lié au blé
Du 12/04 au 19/04, le cours de l’échéance juillet à Chicago a gagné 5 $/t pour se situer à 177 $/t. Ce rebond des cours américains du maïs est lié au rebond observé sur le marché du blé lui-même lié à d’importantes inquiétudes météo chez les grands exportateurs de l’hémisphère nord.
En effet, au contraire de celui du maïs, le bilan mondial du blé est déjà tendu avec des stocks bas. Or, après des aléas climatiques chez les exportateurs de l’hémisphère sud (Australie, Argentine), ce sont désormais les exportateurs de l’hémisphère nord qui sont à risque : sécheresse dans les grandes plaines aux Etats-Unis, vague de froid sur l’Europe de l’Ouest, sécheresse sur le sud de la Russie…Cette situation a provoqué une reprise de la dynamique haussière sur les marchés céréaliers avec de nouvelles opérations de couverture de la part des fonds. Quelques pluies sont attendues sur le sud de la Russie cette semaine ce qui devrait calmer la dynamique de hausse des derniers jours.
Au 21/04, 12% des maïs étaient semés aux Etats-Unis contre 10% en moyenne à cette date (2019-2023). La météo s’annonce très pluvieuse sur le centre de la Corn Belt, une situation à suivre au niveau des marchés alors que le mois de mai doit voir le gros des surfaces de maïs être semé. Les opérateurs suivront la publication des 1ers bilans pour 2024/2025 la semaine prochaine avec un point d’attention particulier sur les stocks américains.
Après 2 semaines difficiles, les contractualisations à l’export aux USA se sont montrées supérieures aux attentes la semaine passée avec 1,3 Mt. En ce qui concerne l’éthanol, les producteurs s’inquiètent des futures directives sur le carburant durable pour l’aviation (SAF) qui pourraient être plus restrictives que prévues en ce qui concerne le maïs.
Au Brésil, le temps chaud et sec s’installe sur le Centre-Nord, où les réserves hydriques sont conséquentes, et dans le Centre-Sud où, malgré les pluies de la mi-avril, la situation est plus fragile.
En Argentine, les pluies sur le nord de la zone de production continuent de ralentir les chantiers de récolte. Au 24/04 19,8% des maïs étaient récoltés. Il s’agit des semis précoces dont la récolte sera bientôt terminée. Les rendements devraient nettement se dégrader avec le début de la récolte des semis tardifs, les plus touchés par les aléas climatiques et les attaques de cicadelles.
EUROPE : vers des droits de douane sur le maïs russe
Après le Parlement européen, les Etats-membres devraient formellement adopter la poursuite pour un an à compter de juin 2024 des mesures de libéralisation avec l’Ukraine. Ils devraient également adopter la proposition de la Commission Européenne de renforcer les droits de douane sur les importations agricoles de Russie (94 €/t pour le maïs). De tels droits seront dissuasifs et empêcheront les importations venant de Russie (356 Kt par campagne en moyenne).
En Ukraine, les exportations sont perturbées par la recrudescence des attaques russes sur les infrastructures ferroviaires et portuaires. Les semis de maïs progressent rapidement : 30% sont réalisés au 25/04.
FRANCE : hausse des prix
Au 22/04, selon CéréObs, 26% des maïs étaient semés contre 51% à cette date en moyenne (2019-2023). La semaine s’annonce pluvieuse sur la moitié est.
Les prix du maïs français suivent la dynamique impulsée sur le marché du blé. Le contrat juin 2024 d’Euronext a gagné 6,75 €/t la semaine passée pour se situer à 208,5 €/t, tandis qu’en nouvelle récolte, le contrat novembre 2024 a gagné 10 €/t pour se situer à 210 €/t. La hausse est plus contenue sur le marché physique du fait d’une activité limitée. Les prix se situent, selon les régions, entre 185 €/t et 200 €/t.