MONDE : Bilans mondiaux plus tendus que prévu
Du 03/05 au 10/05, le cours de l’échéance juillet à Chicago a gagné 4 $/t pour se situer à 184 $/t après une hausse du même ordre la semaine précédente. Cette dynamique haussière est due aux inquiétudes qui pèsent sur la production mondiale de blé et de maïs et à des bilans céréaliers mondiaux plus tendus que prévu, menant à des opérations de couvertures de positions vendeuses de la part des fonds non-commerciaux. Cette tension a été confirmée par l’USDA dans son rapport du mois de mai, le 1er à diffuser des bilans pour la campagne 2024/2025. En blé, l’USDA estime que le ratio stocks/utilisations devrait s’afficher proche de son plus bas historique. En maïs, le rapport a surpris les opérateurs en affichant des stocks mondiaux et américains plus bas qu’attendus. Au niveau mondial, pour la campagne 2024/2025 et par rapport à la campagne en cours, les stocks sont attendus en baisse de 1 Mt (312 Mt), sous les attentes des opérateurs, conséquence d’une baisse de production de 8 Mt (1120 Mt) et d’une hausse de consommation de 4 Mt (1221 Mt). Par ailleurs, l’USDA a revu en baisse les stocks américains de maïs pour la campagne en cours à 51,4 Mt (-3,8 Mt par rapport à avril) et la hausse de stocks pour la prochaine campagne est plus limitée qu’attendue par les opérateurs (53,4 Mt) du fait de meilleures perspectives pour la demande. La météo sur la Corn Belt vient aussi soutenir les cours avec des semis qui commencent à prendre du retard du fait des pluies récurrentes. Au 05/05, 36% des maïs étaient semés contre 39% à cette date en moyenne (2019-2023). Les perspectives de production sud-américaines viennent également soutenir ce raffermissement des prix. En Argentine, la production ne cesse d’être revue à la baisse par les opérateurs locaux qui ont abaissé leurs précédentes estimations de 3 Mt (46,5-47,5 Mt) du fait des dégâts provoqués par la cicadelle du maïs. Au
Brésil, c’est la météo qui vient pénaliser la fin de cycle du maïs safrinha sur le Centre-Sud avec un temps chaud et sec persistant. A contrario, les pluies diluviennes dans le Rio Grande do Sul pénalisent une partie de la logistique portuaire.
EUROPE : Inquiétudes météo en Europe
Après des pluies limitées, ce sont désormais les vagues de froid qui pourraient pénaliser la production de blé de la Russie, 1er exportateur mondial, et la faire passer franchement sous les 90 Mt. Le reste de l’Europe n’est pas épargné avec des pluies régulières en Europe de l’Ouest qui pénalisent les semis de maïs et un temps sec qui s’est installé sur une partie du bassin du Danube Hongrie, Pologne, Serbie…). En Ukraine, les conditions météo sont plus clémentes. Cela permet une avancée rapide des semis de maïs réalisés à 73% au 09/05 et cela pourrait conduire à une
révision en hausse des surfaces de maïs. Après de nombreuses attaques sur les ports d’Odessa, les exportations ont repris la semaine passée. Le prix du maïs tend à remonter dans le pays du fait de stocks qui s’amenuisent.
FRANCE : Retard des semis
Au 06/05, selon CéréObs, 54% des maïs étaient semés contre 82% à cette date en moyenne (2019-2023). Les pluies régulières compliquent les chantiers. Malgré une demande limitée, du fait des nombreux jours fériés, les prix physiques et sur Euronext ont poursuivi leur dynamique de hausse la semaine passée. Ainsi, le maïs sur Euronext a renoué avec ses plus hauts depuis l’automne 2023. En nouvelle récolte, l’échéance novembre 2024 a progressé de 8,75 €/t pour s’afficher à 218,75 €/t au 10/05.