Lettre des marchés 747

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MONDE : Rapport USDA neutre

Du 07/06 au 14/06, le cours de l’échéance juillet à Chicago est resté relativement stable et se situe à 177 $/t. Le rapport USDA du mois de juin s’est révélé neutre pour le maïs et a confirmé la tension pour le blé. Par rapport à ses estimations de mai, l’USDA a laissé inchangé le bilan américain. Cela était attendu par les opérateurs qui se focalisent plutôt sur le prochain rapport sur les surfaces américaines de maïs à paraître le 28/06. Au niveau mondial pour la campagne 2024/2025, la production a été revue en hausse de 0,6 Mt (1221 Mt), la consommation a été revue en hausse de 1,4 Mt (1222 Mt) et les stocks ont été revus en baisse de 1,5 Mt (311 Mt). L’absence de révision en baisse des productions de maïs brésilienne et argentine a surpris. L’USDA maintient un écart de 10 à 15 Mt avec les estimations locales. Aux Etats-Unis, au 09/06, 85% des maïs avaient levé contre 84% à cette date en moyenne (2019-2023). 74% des maïs étaient en conditions « bonnes à excellentes », en retrait d’un point par rapport à la semaine passée. Les contractualisations à l’export aux Etats-Unis ont atteint le haut des attentes des opérateurs avec 1,1 Mt pour la fin de campagne dont 71 Kt pour la Chine. Ce pays connaît actuellement dans les régions autour de Pékin, la 2e zone de production du pays, une vague de chaleur et un déficit hydrique marqué. Si cette météo se maintient dans les semaines à venir, l’objectif de limitation des importations de maïs pour la campagne à venir sera encore plus difficile à tenir pour le gouvernement chinois.
Au Brésil, au 09/06 7,5% des maïs safrinha étaient récoltés contre 2% à cette date l’an passé. Dans son rapport de juin, par rapport au mois dernier, la CONAB a relevé la production brésilienne de 2,5 Mt (114 Mt) se rapprochant ainsi de la plupart des analystes locaux mais toujours loin de la projection de l’USDA (123 Mt) vu comme surestimée.

EUROPE : Menaces chinoises sur le porc européen

La Chine a annoncé l’ouverture d’une enquête antidumping sur la filière porcine européenne en représailles aux annonces récentes de l’UE d’une hausse des droits de douane sur les véhicules chinois. Cela pourrait avoir de lourdes conséquences : l’UE est le 1er exportateur mondial de porc et la Chine est son 1er marché. Cela pourrait impacter également les marchés céréaliers et celui du maïs : sur les 149 Mt d’aliments du bétail produits au sein de l’UE, un peu plus de 50 Mt sont consommés par la filière porcine. Après un début de printemps sec en Europe centrale, les pluies des dernières semaines sont venues soulager le déficit hydrique. La situation est beaucoup plus contrastée dans le bassin de la mer Noire avec un gradient de précipitations Ouest-Est, le sud de la Russie étant le plus touché par le déficit hydrique. L’euro a chuté face au dollar la semaine passée du fait d’une position dure de la réserve fédérale américaine et de l’incertitude liée à la situation politique française. Cette situation renforce la compétitivité des céréales européennes.

FRANCE : Baisse des stocks

Au 10/06, selon CéréObs, 43% des maïs avaient atteint le stade 6-8 feuilles contre 76% à cette date en moyenne et 80% étaient en conditions bonnes à très bonnes. Du 07/06 au 14/06, le contrat novembre 2024 d’Euronext a perdu 6 €/t pour se situer à 211 €/t. La pression du blé s’exerce également sur les prix physiques situés pour cet été entre 190 et 200 €/t selon les régions. Dans son bilan de juin, par rapport à mai, FranceAgriMer a une nouvelle fois revue en baisse les stocks de maïs de 33 Kt (2,2 Mt) du fait principalement d’une hausse de la consommation en FAB due à l’écart de compétitivité avec le blé.