MONDE : Le maïs américain sous pression
Du 14/06 au 21/06, le cours de l’échéance juillet à Chicago a perdu 6 $/t pour se situer à 171 $/t. Les cours du maïs viennent à nouveau tester la résistance de fin février, mis sous pression par la baisse des prix du blé liée à l’avancée des récoltes. Les opérateurs attendent désormais la publication le 28 juin du rapport de l’USDA sur les surfaces et de celui sur les stocks trimestriels. Le premier pourrait présenter des surfaces de maïs un peu plus importante qu’attendue, résultat d’une estimation trop basse en mars et d’un bon déroulé global des semis au printemps. Si cela se vérifiait, les stocks américains s’en trouveraient à nouveau alourdis. Les alertent météo n’ont pas suffi à enrayer la baisse des cours la semaine passée. Au 16/06, 93% des maïs avaient levé contre 92% à cette date en moyenne (2019-2023) et 72% étaient en conditions « bonnes à excellentes », en retrait de deux points par rapport au 09/06. Elles devraient de nouveau se dégrader du fait des fortes pluies ayant touché le nord-ouest de la Corn Belt la semaine passée et du temps chaud et sec touchant l’Est de la zone. Le déficit hydrique devrait se résorber cette semaine étant donné l’annonce de pluies à venir. Les contractualisations à l’export aux Etats-Unis ont atteint 511 Kt pour la fin de campagne. Le renforcement du dollar pénalise les exportations américaines. Au Brésil, au 16/06, 13% des maïs safrinha étaient récoltés contre 5% à cette date l’an passé. La récolte se poursuit à un rythme rapide et les producteurs vendent d’importants volumes car ils souhaitent profiter de la récente baisse du real face au dollar. Les opérateurs s’inquiètent d’un projet de hausse de taxes sur les exportations porté par le président Lula. Celui-ci doit cependant être validé
par le congrès. En Argentine, la récolte s’accélère nettement et atteint près de 50% au 18/06. En Chine, le temps chaud et sec se maintient sur le nord-est du pays.
EUROPE : Affaiblissement de la monnaie ukrainienne
Les récoltes de céréales à paille ont débuté en Mer Noire avec des rendements encourageants en Russie. Cela fait pression sur les cours du blé et par extension sur ceux du maïs. Le centre de l’Ukraine a pu bénéficier de pluie tandis que les zones de production roumaines et bulgares restent touchées par un temps chaud et sec. En dehors de l’Europe de l’Ouest, les températures sont bien au-delà des normales dans l’UE et en Mer Noire Les autorités ukrainiennes ont confirmé l’exportation de 48 Mt de produits agricoles entre juin 2023 et juin 2024 dont 28 Mt de maïs, confirmant la très bonne performance logistique du pays malgré les conditions de guerre. La hryvnia, la monnaie ukrainienne, s’est fortement affaiblie face à l’euro et au dollar ces dernières semaines du fait d’un manque de liquidités au niveau de la banque centrale ukrainienne. Cela renforce la compétitivité des exportations ukrainiennes.
FRANCE : Pression des céréales à paille
Au 17/06, selon CéréObs, 65% des maïs avaient atteint le stade 6-8 feuilles contre 88% à cette date en moyenne et 81% étaient en conditions bonnes à très bonnes, en hausse d’un point par rapport à la semaine précédente. Du 14/06 au 21/06, le contrat novembre 2024 d’Euronext a perdu 5 €/t pour se situer à 206 €/t. Il rejoint ainsi une zone de support. Les prix physiques restent
situés entre 190 et 200 €/t selon les régions pour la fin de la récolte 2023 comme en nouvelle récolte. La dynamique des prix devrait rester liée à celle des céréales à paille avec le début des moissons. La demande reste présente en FAB.