Green deal et futur de la PAC
Comme on sait les vraies priorités s’écrivent au singulier. Le Green deal ou Pacte vert pour l’Europe constitue LA priorité de la Commission von der Leyen. Le Green deal comprend un chapitre intitulé « de la ferme à la fourchette » qui intègre la future PAC. Dès lors les travaux en cours au Conseil et au Parlement sur la réforme de la PAC sont reportés sine die. Le nouvel objectif pour une nouvelle PAC est estimé « au début de l’année 2020 ». Mais s’agira-t-il d’une PAC rendue plus verte ou d’une vraie refonte de la PAC ?
Certes la Communication de la Commission sur le Green Deal comporte des avancées sur « les nouvelles technologies », mais quand on entre dans le concret on voit que l’intention de rouvrir le dossier des NBT, qui figurait dans les premiers projets de la Communication, en a été supprimé dans la version finale. L’esquisse de la future PAC quant à elle semble très conventionnelle, ignorant certaines questions cruciales, comme celle de l’irrigation , ou évitant d’aborder la contribution majeure de l’agriculture dans la limitation des émissions de CO2 par ses multiples rôles.
La vision de la PAC dans le Green deal est une vision à nos yeux trop continentale et qui évite d’aborder la dimension globale du problème. La « mort cérébrale », pour reprendre une expression à la mode, de l’Organisation Mondiale du Commerce constitue une occasion en or pour repenser les fondements de la PAC en liant les productions aux territoires, et en retrouvant une liberté sur les outils de gestion des marchés en s’émancipant enfin des concepts imposés par l’Uruguay Round il y a 25 ans !
Le Green deal requiert le soutien et la contribution des consommateurs/citoyens à la conception de la future PAC, avec le risque de laisser les agriculteurs en périphérie de ce changement. Le monde agricole doit être au coeur des discussions à venir. Il doit s’équiper, s’associer, et communiquer. Non pas défendre, mais proposer. Telle est notre engagement.