MONDE : Retour de la Chine aux achats
Du 13/03 au 20/03, les cours de l’échéance mai à Chicago ont cédé 8,7 $/t pour se situer à 135 $/t. La volatilité de ces dernières semaines se maintient, les cours américains étant tiraillés entre les problèmes de l’industrie de l’éthanol et les achats chinois. En effet, la demande de maïs pour la production d’éthanol est en diminution, or cette production représente, en moyenne ces dernières années, un débouché pour 40% de la production américaine de maïs. La marge des opérateurs s’est effondrée du fait d’une moindre demande de carburant et du recul des cours du pétrole, revenus à leur niveau du début des années 2000. Les industriels réduisent donc leurs capacités de production avec des fermetures partielles ou totales d’usines dans la Corn Belt et ce, pour une durée indéterminée. Le retour de la Chine aux achats de produits agricoles américains n’aura pas permis pour le moment de renverser fondamentalement la tendance. La Chine commence sa reprise économique après plus de deux mois de lutte contre l’épidémie de coronavirus. Ainsi, les chinois ont acheté la semaine passée 756 Kt de maïs américain ainsi que du blé et du soja. Toutefois, les opérateurs attendent un maintien dans la durée de ces achats dans le cadre de l’accord commercial signé en janvier dernier. Au Brésil, l’absence de précipitations sur une bonne partie du pays perturbe la levée du maïs safrinha, en particulier au Parana. Les semis se terminent, pour une part non négligeable, après la fenêtre temporelle idéale (jusqu’à début mars). En Argentine, 14% des maïs ont été récoltés en date du 19/03 contre 9% en moyenne lors des 5 dernières campagnes. Pour les maïs restants, les conditions de culture sont légèrement dégradées du fait de la persistance du temps sec. 35% des maïs sont en conditions « bonnes à excellentes » contre 38% la semaine passée. L’épidémie de coronavirus perturbe la logistique portuaire en Amérique du Sud avec des mouvements de grève au Brésil et des mesures de confinement dans certaines zones portuaires en Argentine.
EUROPE : Exportations toujours dynamiques en Mer Noire
Du 13/03 au 20/03, l’échéance juin sur Euronext a connu une forte volatilité. Elle gagne 3,25 €/t pour se situer à 168,25 €/t. Le rebond de la fin de semaine, tempéré par la baisse des cours aux Etats-Unis, a été permis par les industriels cherchant à s’approvisionner en vu des difficultés logistiques. En Mer Noire, les exports ukrainiens restent dynamiques, notamment vers les destinations asiatiques. Certains analystes craignent le manque d’humidité des sols alors que les semis de maïs vont bientôt débuter. Au 15/03, l’UE avait importé 14,8 Mt contre 17,3 Mt à la même date lors de la campagne précédente. Le maïs ukrainien, première origine importée, voit son volume importé en net repli, moins 18% par rapport à la campagne 2019/20.