MONDE : nouvelle envolée des prix
Du 8/01 au 15/01, les cours de l’échéance mars à Chicago ont gagné 14 $/t pour se situer à 209 $/t. Cette forte hausse est due à la publication du rapport mensuel de l’USDA. Celui-ci a revu en baisse les utilisations de maïs par rapport à décembre : -2,5 Mt pour l’éthanol (126 Mt) qui souffre encore de la faiblesse de la consommation de carburant et -2,5 Mt pour les exportations (65 Mt), les contractualisations ne se matérialisant pas encore suffisamment en exportations. Ces chiffres auraient pu enclencher une dynamique de baisse des cours, cependant l’USDA a également revu en nette baisse la production américaine, ce qui n’était pas attendu par les opérateurs. Le rendement moyen a été abaissé de 2 q/ha (110 q/ha) engendrant une baisse de production de 8 Mt (360 Mt en janvier contre 406 Mt en mai dernier !). De plus les stocks initiaux ont également été revus en baisse de 2 Mt (49 Mt). Par conséquent, les stocks de report se tendent encore plus avec une baisse de 4 Mt (39 Mt). C’est cette tension qui explique la très forte hausse des derniers jours. Les stocks mondiaux ont été révisés d’autant et s’affichent désormais à 284 Mt. Les importations chinoises sont revues en hausse de 1 Mt par rapport à décembre (17,5 Mt). L’USDA a également revu les chiffres de la production sud-américaine du fait des conditions météo : -1,5 Mt en Argentine (47,5 Mt) et -1 Mt pour le Brésil (109 Mt). Cependant, ces deux pays ont connu d’importantes précipitations ces 15 derniers jours, en particulier la zone de production argentine. Cela devrait contribuer à améliorer les conditions de culture des maïs. Au 14/01, 19% étaient en conditions « bonnes à excellentes » contre 12% la semaine précédente. Les pluies sont arrivées de manière propice alors qu’un tiers des maïs argentins sont en floraison. Au Brésil, les pluies ont été plus éparses alors que la récolte de soja, qui débute, devrait se terminer avec environ 15 jours de retard. Les semis de maïs safrinha seront repoussés d’autant dans les zones concernées, ce qui les exposera à un risque accru de sécheresse dans la suite de leur cycle. Le temps cette semaine devrait être relativement sec en Argentine comme au Brésil.
EUROPE : taxes à l’export en Russie
Les cours du maïs sur Euronext ont également bénéficié de la hausse engendrée par le rapport de l’USDA. Entre le 7/01 et le 15/01, l’échéance mars a gagné 11 €/t (212 €/t) et, en nouvelle récolte, l’échéance novembre 2021 a gagné 4,5 €/t (187 €/t). Afin de contrer la hausse des prix intérieurs, la Russie a complété son dispositif de taxes à l’export, déjà présentes sur le blé, en y ajoutant le maïs. Celui-ci sera sujet à une taxe de 25 €/t à partir du 15/03 prochain. Les utilisateurs ukrainiens de maïs, notamment les éleveurs, demandent la mise en place d’un tel dispositif, sans succès jusqu’à présent, alors que les prix du maïs ukrainiens ont gagné près de 30 €/t depuis le début de l’année. Dans son rapport de janvier, l’USDA a revu en baisse les importations européennes d’1 Mt (18 Mt). Pour la campagne 2021/22, en janvier et par rapport à 2019/20, Stratégie Grains projette les surfaces européennes de maïs en baisse de près de 300 Kha (8,62 Mha), dont 220 Kha en France (1,45 Mha), au profit du blé.
FRANCE : des stocks qui se tendent
Dans son bilan de janvier, par rapport à décembre, FranceAgriMer a revu en baisse les stocks de reports qui perdent 133 Kt (1,8 Mt). Les stocks français se tendent du fait d’une révision en baisse de la collecte (-246 Kt) et malgré une révision en baisse de la consommation de maïs par l’industrie amidonnière (-50 Kt) et des exportations (-60 Kt). L’impact de l’influenza aviaire sur la consommation de maïs reste difficilement évaluable à ce jour.