Monde : Incertitudes sur les stocks chinois.

Du 29/01 au 05/02, les prix de l’échéance mars à Chicago sont restés relativement stables et se situent à 216 $/t. Les bons chiffres des exportations hebdomadaires ont permis d’effacer les baisses consécutives aux prises de profit des fonds en début de semaine. Les opérateurs attendent la parution du rapport mensuel de l’USDA le 09/02. Celui-ci devrait revoir en hausse les exportations américaines et les importations chinoises, du fait d’importants achats chinois en janvier. Par conséquent, une nouvelle baisse des stocks de report américains est attendue. En effet, à la fin du mois de janvier et depuis le début de campagne, les Etats-Unis ont expédié 6,2 Mt vers la Chine et les contractualisations sur le reste de la campagne sont, à cette date, de 11,6 Mt. Cette dynamique devrait se poursuivre du fait de la reconstitution du cheptel porcin et d’une volonté d’assurer la sécurité alimentaire du pays en reconstituant ses stocks. A ce titre, la FAO a réévalué son estimation des stocks chinois désormais estimés à 139 Mt, en baisse de 54 Mt par rapport à sa dernière estimation et en baisse de 52 Mt par rapport à l’estimation actuelle de l’USDA. Cependant, des opérateurs s’inquiètent de la résurgence d’épizooties en Chine et notamment de nouveaux cas de peste porcine africaine qui pourraient de nouveau frapper un cheptel porcin dont la reconstitution devrait se terminer mi-2021. Par ailleurs, une partie des contractualisations pourraient être annulées au printemps au profit des récoltes sud-américaines. En Argentine, au 04/02, la part de maïs en conditions « bonnes à excellentes » gagne 2 points par rapport à la semaine précédente, à 24%. La bourse de céréales de Buenos Aires estime désormais la production à 46 Mt, en baisse de 1 Mt par rapport à sa précédente estimation. Par ailleurs, le gouvernement argentin menace de nouveau de restrictions à l’exportation, quota ou taxes.
Au Brésil, les semis de maïs safrinha prennent du retard du fait d’une récolte tardive du soja et de pluies qui ralentissent les chantiers. Au Mato Grosso (principal état producteur), 12% des semis sont réalisés contre 39% à cette date en 2020. Les surfaces devraient augmenter d’1 Mha (19,5 Mha) par rapport à 2020 du fait de prix très attractifs. Des pluies importantes devraient toucher le nord de la zone cette semaine et perturber les chantiers de récolte et de semis.

Europe : Importations européennes au ralenti

Les cours de l’échéance mars sur Euronext ont progressé légèrement entre le 29/01 et le 05/02 pour se situer à 218 €/t. En nouvelle récolte, l’échéance novembre 2021 est restée stable, à 184 €/t. Au 08/02, l’UE a importé 10 Mt de maïs contre 12,9 Mt en moyenne à cette date ces 3 dernières campagnes et 13,7 Mt lors de la campagne 2019/20. Avec 3,6 Mt importées d’Ukraine, les volumes de cette origine sont en baisse de 53% par rapport à 2019. Le maïs ukrainien reste peu compétitif par rapport au maïs européen et au blé. La Russie devrait mettre en place une taxe flottante à l’export à partir du 1er juin. Le maïs sera ainsi taxé à partir de cette date lorsque son prix FOB dépassera 185 $/t.