AGPM Info économie 567

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L’eau pour la vie des territoires. C’est ce qu’a démontré avec brio la manifestation des 2000 agriculteurs réunis à Mont-de-Marsan le 30 mars dernier. C’est l’annulation de l’AUP Adour qui a déclenché ce mouvement d’indignation, renforcé par les inquiétudes sur la PAC. Les manifestants ont su allier colère et pédagogie, rappelant des évidences : sans eau, point de nourriture et d’avantage d’importations ! Saluons cette mobilisation exemplaire, en présence de la Présidente de la FNSEA et du Président d’Irrigants de France et gageons qu’elle soit entendue au plus haut niveau, car la politique de l’eau est stratégique pour nous adapter au changement climatique et les déclarations ne suffisent pas, il faut passer aux actes et les démultiplier dans les territoires.

Chiffre du mois : 1,4 million d’hectares, c’est la surface française de maïs grain prévue pour cette campagne 2021. Soit 10 % de moins qu’en 2020, où les difficultés des céréales d’hiver avaient induit une importante hausse des cultures d’été.

MARCHÉ

FORTES TURBULENCES SUR LES MARCHÉS

Les cours du maïs connaissent une grande volatilité liée aux incertitudes pesant sur
la dernière partie de la campagne 2020/21 et sur la prochaine campagne.

L’Amérique du Sud pénalisée par la météo
Après s’être atténué en début d’année, le phénomène climatique « la Niña » s’est réinstallé en Amérique du Sud. En Argentine (2ème exportateur mondial), un temps chaud et sec est revenu sur la principale zone de production avec pour conséquence une très nette dégradation des conditions de culture des maïs tardifs. Ceux-ci, semés en décembre, avaient bénéficié du retour des précipitations en janvier mais ont pâti de la sécheresse en pleine floraison. Les analystes ont donc de nouveau réduit le potentiel de production à 46-47 Mt (contre 51 Mt en 2019-2020). Des pluies sporadiques ces dernières semaines ont permis de stabiliser la situation mais certains maïs ont déjà subi des dommages irréversibles. Les plus précoces (semés en octobre) commencent à être récoltés et arrivent dans les ports mais les premiers rendements sont mauvais et augurent d’une campagne difficile pour l’Argentine. Au Brésil (3ème exportateur mondial) ce sont en revanche les pluies qui ont mis en difficulté les producteurs. En février et mars, d’importants cumuls de précipitations ont fortement ralenti le rythme de la récolte du soja et donc les chantiers de semis de maïs safrinha (75 % de la production) qui suivent le soja. Les rythmes de semis ont ainsi été les plus lents depuis 10 ans ! Les producteurs ont donc semé très tardivement, du fait d’un contexte de prix incitatif, ce qui les expose à d’éventuels aléas climatiques (sécheresse dans le Centre-Ouest, gelées précoces dans le Sud). La production reste annoncée en hausse par rapport à 2019/20 mais les opérateurs suivent attentivement l’évolution des conditions météo en cette fin de campagne.