MONDE : Achats chinois de maïs américain
Du 3 au 10 décembre, le cours de l’échéance mars 2022 à Chicago a gagné 2,5 $/t pour se situer à 232 $/t. Le rapport mensuel de l’USDA a laissé inchangé le bilan américain du maïs. Les stocks mondiaux de maïs s’alourdissent de 1 Mt par rapport à novembre (305,5 Mt), dans les attentes des opérateurs, du fait d’une révision à la hausse des niveaux de production en Europe. En revanche, la production et les stocks de report chinois sont revus en légère baisse (440 Kt) par rapport à novembre. Si le bilan mondial du maïs reste globalement inchangé, influençant peu les cours la semaine passée, les stocks mondiaux de blé sont revus en hausse du fait de hausses de production en Australie et en Russie principalement. En conséquence, les cours du blé, jusque-là supports de ceux du maïs, ont baissé la semaine passée. Les acheteurs internationaux mettent cette baisse à profit pour passer des appels d’offre. Les opérateurs se sont inquiétés cette semaine de la parution des recommandations de l’EPA sur le mandat d’incorporation d’éthanol dans le carburant. Comme attendu depuis quelques mois, l’EPA propose une baisse rétroactive pour 2020 et 2021 avant un retour à la normale pour 2022. Cela laisse peser des craintes sur la demande domestique américaine en maïs, l’éthanol étant le principal débouché de la production locale. Cependant, les cours
américains sont restés fermes la semaine passée du fait d’une demande internationale dynamique. Le Mexique a ainsi contractualisé l’achat de 1,6 Mt de maïs (10e plus grosse vente américaine de l’histoire) alors que la Chine confirme son retour aux achats avec une modeste contractualisation de 69 Kt. Dans ce contexte, les fonds non-commerciaux conservent leur importante position nette
acheteuse. Au Brésil, le sud du pays souffre toujours de déficit hydrique, ce qui affecte les maïs de pleine saison en cours de pollinisation. En revanche, dans le Centre-Ouest, la récolte des sojas devrait être précoce, ce qui autorisera une fenêtre importante pour les semis de maïs safrinhas. En Argentine, les producteurs s’inquiètent du déficit hydrique sur le nord et l’est de la zone de production et des modèles météo qui annoncent une fin d’année plutôt sèche. Cela pénaliserait les maïs précoces en phase de pollinisation et le bon déroulé des semis de maïs tardifs qui viennent de débuter.
EUROPE : Reprise des exportations ukrainiennes
Du fait d’une récolte tardive, les exportations ukrainiennes prenaient du retard par rapport aux années précédente en ce début de campagne. Avec la fin des chantiers, les exportations s’accélèrent, en particulier vers l’UE. La semainepassée, l’UE a ainsi importé 456 Kt de maïs, essentiellement en provenance d’Ukraine, contre moins de 200 Kt en moyenne les semaines précédentes. Le cumul des importations depuis le début de la campagne reste cependant en retrait avec 5,6 Mt importées au 06/12 contre 8,4 Mt en moyenne à cette date. Les opérateurs restent vigilants dans le contexte de tensions géopolitiques en Mer Noire. La semaine passée, la Russie a stoppé un navire militaire ukrainien dans le détroit de Kerch.
FRANCE : Compétitivité à l’export
Dans son bilan de décembre, par rapport à novembre, FranceAgriMer a revu en hausse la consommation de maïs en FAB pour la campagne 2021/22 de 100 Kt (3,3 Mt) et les exportations de 130 Kt (5,5 Mt) confirmant la compétitivité du maïs français sur le marché domestique, face au blé, comme sur le marché de l’UE face à ses concurrents de la Mer Noire.