Lettre des marchés 637

Télécharger

MONDE : Sécheresse en Amérique du Sud

Sur les 15 derniers jours de décembre, l’échéance mars 2022 a gagné 4 $/t pour se situer à environ 235 $/t. Cette fin d’année a été marquée par le renforcement de la sécheresse dans le sud du Brésil et en Argentine et une volatilité liée à la position des fonds et à l’arrivée de pluies sur ces zones. Aux Etats-Unis, la demande reste ferme tant pour l’export qu’au niveau domestique, où la production d’éthanol reste supérieure à 1 million de barils/jour et les stocks inférieurs à 21 millions de barils. Les exportations sont restées dynamique vers les destinations traditionnelles, avec des achats importants du Mexique, comme vers la Chine qui est, de manière modeste, de retour aux achats depuis la mi-novembre. Les opérateurs gardent un œil attentif sur les relations sino-américaines alors qu’avant les fêtes de fin d’année, l’administration Biden et le Congrès américain ont interdit les importations en provenance du Xinjiang et réitéré leurs critiques sur la situation de Hong-Kong. C’est toutefois la situation météo en Amérique du Sud qui domine ces dernières semaines et pour les semaines à venir. Au Brésil, le sud du pays est touché par un important déficit hydrique qui pénalise les maïs de pleine-saison, en cours de pollinisation, alors qu’au contraire, le Centre-Ouest, où sera bientôt semé l’essentiel du maïs safrinha, subit des excès d’eau qui risquent de ralentir le début de la récolte du soja. En Argentine, l’essentiel de la zone de production est touché par le déficit hydrique alors que les semis de maïs tardifs ont commencé depuis début décembre. Au 30/12, 71% des maïs étaient semés contre 80% en moyenne à cette date (2016-2021). La sécheresse et la chaleur pénalisent surtout les maïs précoces, en cours de pollinisation. Ainsi, au 30/12, 58% des maïs argentins étaient en conditions « bonnes à excellentes » contre 76% une semaine auparavant. Si la situation météo sud-américaine fait réagir le marché, les mois critiques pour le potentiel de production sont encore à venir avec notamment les semis de maïs safrinha au Brésil (75% de la production du pays). La hausse des prix des 2 dernières semaines a été conduite par les achats des fonds non-commerciaux qui ont renforcé une position nette acheteuse très importante avant de procéder à des corrections, avec l’arrivée de pluies ces derniers jours, source de la volatilité récente.

EUROPE : Révision en hausse de la production UE

Dans son bilan de décembre, par rapport à novembre, la Commission Européenne a revu en hausse de 1 Mt (69,4 Mt) sa prévision de production pour la campagne 2021/22. Les importations sont laissées inchangées (14,5 Mt) de même que les utilisations. En conséquence, les stocks de report de la campagne
sont réévalués de 1 Mt (18,9 Mt) par rapport à novembre 2021.
Au 20/12, l’UE avait importé 6,5 Mt contre 9,5 Mt en moyenne ces 3 dernières années. Si l’écart reste conséquent, les importations européennes accélèrent ces dernières semaines du fait de la mise sur le marché de la récolte ukrainienne.

FRANCE : Influenza aviaire

Le maïs français confirme sa compétitivité à l’export sur l’UE ces dernières semaines. S’il est également compétitif en FAB, par rapport au blé, le volume d’incorporation interroge pour la campagne du fait du retour de l’influenza aviaire dans le sudouest et plus largement des difficultés des filières d’aval, notamment les productions animales, à répercuter leurs hausses de coût de production.