MONDE : Du maïs brésilien pour la Chine
Du 30/09 au 07/10, les cours de l’échéance décembre à Chicago ont gagné 2$/t pour se situer à 271 $/t. La semaine a été marquée par de nouvelles tensions autour du corridor maritime ukrainien (voir partie Europe). Aux Etats-Unis, au 09/10, 31% des maïs américains étaient récoltés contre 30% en moyenne à cette date (2017-2021). Les contractualisations à l’export la semaine passée restent à un niveau très bas avec 200 Kt, en deçà des attentes des opérateurs. Les expéditions physiques restent perturbées par le faible niveau d’eau du Mississippi. La production américaine d’éthanol a légèrement rebondi et est repassée au-delà des 900 000 barils/jour. Le rapport d’octobre de l’USDA a apporté peu de surprises concernant le bilan américain. Par rapport à septembre et pour la campagne 2022/23, le rendement moyen a été revu en baisse de 0,4 q/ha (108 q /ha) , la production a été revue en baisse de 1,2 Mt (353 Mt) et les stocks de 1,2 Mt (29,8 Mt). Au niveau mondial, la production est revue en baisse de 3,8 Mt (1169 Mt), la consommation de 5,6 Mt (1175 Mt) et les stocks de 3,3 Mt (301 Mt). La Chine accélère ses discussions avec le Brésil en vue d’importer du maïs. Ces discussions se déroulent à un rythme plus rapide qu’initialement prévu, la Chine voulant éviter une trop forte dépendance au maïs américain dans le cadre de la guerre en Ukraine alors que Joe Biden semble vouloir relancer le conflit commercial Etats-Unis/Chine en renforçant les interdictions d’échanges commerciaux concernant les puces électroniques. La Chine souhaite également, par cet accord avec le Brésil, accéder à un maïs plus compétitif, le maïs américain étant désavantagé par la force actuelle du dollar. Le gouvernement chinois a maintenu sa prévision d’importation de 18 Mt de maïs en 2022/23. Au Brésil, 39% des maïs de pleine-saison sont semés, un rythme conforme à la moyenne. Les surfaces de ce maïs safra sont attendues en baisse d’environ 2% par rapport à l’année passée du fait des coûts de production élevés. En Argentine, les semis se font toujours au ralenti du fait de la sécheresse persistante sur une grande partie du pays. Au 09/10, 14% des maïs étaient semés contre 21% à cette date en moyenne (2017-2021). Des pluies sont attendues cette semaine.
EUROPE : Pression russe sur le corridor ukrainien
La Russie fait de nouveau pression sur le corridor maritime ukrainien en menaçant de quitter l’accord qui l’a institué, alors que celui-ci a permis à l’Ukraine de retrouver son rythme d’exportation d’avant l’invasion. La Russie reproche aux pays occidentaux de ne pas faciliter suffisamment ses exportations d’engrais et de céréales. Cet accord renouvelable, signé à la fin juillet, arrive à expiration fin novembre. Du fait de ce rythme élevé d’exportations, l’USDA a relevé la prévision d’exportation de maïs de l’Ukraine de 1,5 Mt en octobre (15 Mt). La prévision d’importations de l’UE a elle été révisée en hausse de 1 Mt (20 Mt).
FRANCE : Demande en baisse
Dans son bilan du mois d’octobre, pour la campagne 2022/23, FranceAgriMer revoit la demande des industries (amidonnerie, semoulerie, éthanol) en baisse de 3,6% par rapport à la campagne précédente du fait du coût élevé de l’énergie. La demande en FAB et pour l’export est également revue en forte baisse par rapport à la campagne précédente du fait d’une collecte limitée (8,8 Mt) et du manque de compétitivité du maïs face au blé et à l’orge en France et face à la concurrence (Brésil, Ukraine) sur les marchés d’export. Les stocks de fin de campagne sont attendus à 2 Mt.