Lettre des marchés 678

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MONDE : Renouvellement de l’accord ukrainien

Du 11/11 au 18/11, le cours de l’échéance décembre à Chicago a gagné 4 $/t pour se situer à 263 $/t. Le cours du maïs à Chicago a connu une consolidation la semaine passée après avoir fortement baissé dans l’optique du renouvellement de l’accord sur les exportations ukrainiennes (cf. partie Europe). Aux Etats-Unis, au 13/11, 93% des maïs étaient récoltés, une forte avance sur la moyenne à cette date. L’arrivée de la neige sur la Corn Belt pourrait compliquer la récolte des dernières parcelles. L’USDA a publié ses 1ères projections de surfaces de maïs pour 2023. Cellesci seraient en forte hausse, du fait d’un ratio de prix maïs/soja nettement en faveur du maïs, avec 34 Mha contre 32,4 Mha en 2022 et 33,3 Mha en moyenne. Les acheteurs internationaux mettent à profit la récente baisse du dollar. Les contractualisations pour l’export aux Etats-Unis ont atteint 1,2 Mt la semaine passée principalement à destination du Mexique. Les exports physiques gagnent
en fluidité avec la remontée du niveau du Mississipi, ce qui fait chuter les primes dans le Golfe du Mexique. Enfin, les opérateurs restent attentifs au développement de l’influenza aviaire en Asie qui pourrait limiter la demande. La production d’éthanol américaine se repliait légèrement la semaine passée mais les stocks ont par ailleurs diminué fortement (-1 million de barils), retrouvant quasiment leur niveau moyen. Dans son rapport de novembre, par rapport à octobre, pour la campagne en cours, l’IGC maintient sa projection de production au niveau mondial (1166 Mt), la consommation mondiale est revue en hausse de 2 Mt (1190 Mt) et les stocks devraient atteindre leur plus bas niveau depuis 10 ans (257 Mt) après une baisse de 0,5 Mt. Cette situation est un facteur de soutien pour les prix. En Argentine, les pluies ont fait leur retour la semaine passée mais le temps devrait revenir au sec cette semaine. Le gouvernement devrait remettre en place un taux de change préférentiel pour le soja pour faire rentrer des devises alors que la situation économique du pays s’est fortement dégradée.
Au Brésil, les producteurs sont réticents à vendre leurs productions. Ils craignent une dévaluation du real après la récente élection du président Lula. Les semis de soja ont pris du retard dans le Centre-Sud du pays du fait du manque de précipitations ces dernières semaines.

EUROPE  Poursuite des exportations ukrainiennes

A quelques jours de son échéance, l’accord sur les exportations ukrainiennes a été renouvelé pour 4 mois supplémentaires, contre 1 an demandé par l’ONU et l’Ukraine, dans des termes identiques. Les incertitudes sur la position russe visà-vis de ce renouvellement avaient engendré une forte volatilité ces dernières semaines. Cette annonce a fait pression sur les prix du maïs alors que l’Ukraine est l’un des principaux fournisseurs de l’UE. La volatilité devrait faire son retour au printemps, à la prochaine échéance de l’accord. En Ukraine, les stocks de maïs de la récolte 2021 ont quasiment été tous exportés. Le pays doit désormais compter sur une récolte 2022 au ralenti (déficit
de stockage, limitation du séchage) avec 39% des maïs récoltés à date.

FRANCE : Les prix sous pression

Du fait de la remontée de l’euro face au dollar et du renouvellement de l’accord ukrainien, les prix français du maïs ont été sous forte pression la semaine passée. Entre le 11/11 et le 18/11, sur le marché à terme, l’échéance mars 2023 a cédé 13 €/t pour se situer à 307 €/t et l’échéance novembre 2023 (récolte 2023) a perdu 7 €/t pour se situer à 289 €/t. Sur cette période, le prix FOB Bordeaux a perdu 11 €/t (315 €/t) et le FOB Rhin a perdu 14 €/t (311 €/t)