MONDE : Début des semis de maïs dans la Corn Belt
Du 31 mars au 7 avril, le cours de l’échéance mai à Chicago a perdu environ 2 $/t pour se situer à 258 $/t. Dans le cadre d’une semaine écourtée par les fêtes de Pâques, les cours du maïs ont cédé du terrain la semaine passée à la faveur du début des semis dans la Corn Belt.
Au 09/04, 3% des maïs étaient semés, un rythme légèrement inférieur à celui attendu par les opérateurs. Ceux-ci sont cependant optimistes quant à l’évolution météo, annoncée plus printanière, ce qui a fait pression sur les prix. Toutefois, environ un quart des hausses de surfaces attendues pour 2023 par rapport à 2022 le sont dans le Dakota du Nord où l’épaisseur de neige reste conséquente. Les fonds non-commerciaux à Chicago sont redevenus légèrement nets acheteurs en maïs au début du mois d’avril du fait d’opérations de « short covering » liées au rebond des cours permis par les récents achats chinois. La semaine passée les contractualisations à l’export aux Etats-Unis se sont situées dans le haut des attentes des opérateurs avec 1,2 Mt. La production d’éthanol reste stable d’une semaine à l’autre tandis que les stocks poursuivent leur diminution avec 25,1 millions de barils. Du fait des coupes annoncées par l’OPEP, le pétrole reste ferme à environ 80 $/baril. Au Brésil, malgré des semis parfois tardifs, les conditions météos sont favorables au maïs safrinha ce qui pousse les analystes à revoir en hausse leurs projections de production à 130 Mt contre 125 Mt auparavant. En Argentine, la grève des inspecteurs des douanes s’est terminée sans conséquence majeure sur les exportations. Le gouvernent envisage un nouveau taux de change préférentiel pour le soja mais aussi pour d’autres cultures dont ne devrait pas faire partie le maïs. Au 05/04, 10% des maïs étaient récoltés contre 20% en moyenne à cette date. Opérateurs et analystes suivent avec attention les développements de la situation à Taïwan où la Chine mène de nouvelles opérations militaires d’intimidation après la rencontre entre la présidente taïwanaise et des officiels américains.
EUROPE : Mobilisations contre les importations ukrainiennes
Les analystes restent circonspects face aux annonces de départ de négoces céréaliers de Russie (Cargill, Louis Dreyfus, Viterra) car les équipes et outils de ces entreprises devraient rester en fonction. Elles exportent 14% du blé russe. Les organisations agricoles de l’Est de l’Europe, notamment en Pologne, en Roumanie et en Bulgarie, se sont mobilisées pour exiger un meilleur contrôle sur les importations de produits agricoles en provenance d’Ukraine qui déstabilisent le marché européen et en particulier les marchés locaux. Elles ont un soutient croissant de la part des Etats concernés, qui ont obtenu jusqu’à présent un soutien financier supplémentaire de la part de la Commission Européenne. Alors que les semis en Ukraine vont débuter, le ministère ukrainien de l’agriculture reste optimiste sur les surfaces de maïs pour 2023 avec 3,6 Mha contre au mieux 3,5 Mha envisagés par les analystes privés.