SAF Agr’iDées en collaboration avec l’AGPM et l’AGPB organisait le 16 janvier dernier un Agri’débat sur la bioéconomie. Il a rassemblé une centaine de participants de l’amont à l’aval, intéressés par les enjeux de la bioéconomie agricole pour répondre aux demandes sociétales et créer de la valeur.
Davy Liger, Chef du Bureau de la bioéconomie au Ministère de l’agriculture, a rappelé le caractère stratégique de la bioéconomie. Communication, financement, développement des marchés, la stratégie formalisée par le ministère assume la légitimité des usages non alimentaires. Cette stratégie, qui intégrera des conclusions des États généraux, devrait être publiée lors du Salon International de l’Agriculture. La table ronde « De la ferme aux marchés, comment mieux déployer la bioéconomie ? » a permis d’appréhender la réalité de cette bioéconomie agricole et des moyens de la développer.
Jacques Mathieu, Directeur Général d’Arvalis, a précisé que les grandes cultures recyclent 290 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an, soit la moitié des émissions nationales. Et plus la production augmente et plus la pompe à carbone fonctionne, dans la logique « produire plus, produire mieux ». Il propose de bâtir de nouvelles filières en diversifiant les usages des produits agricoles.
Pascal Ferey, agriculteur, a mis l’accent sur l’amélioration de la qualité et de la compétitivité et la nécessité de créer du revenu par des rémunérations des services écosystémiques.
Anne Wagner, directrice R&D Tereos, a rappelé que rien ne se perd et que tout est transformé et valorisé dans les biorafineries, mais qu’il faut aussi savoir s’adapter à la demande des consommateurs et se montrer flexible sur la hiérarchie produits-coproduits. Aujourd’hui, c’est plutôt les protéines végétales qui sont les produits en amidonnerie. De même la complémentarité des usages fait que le débat alimentaire/non alimentaire est progressivement dépassé.
Bénédicte Renaud, Directrice Reseda, a rappelé que la demande des consommateurs était orientée vers une meilleure qualité sanitaire de l’alimentation, tant humaine qu’animale. Une voie à explorer pour mieux valoriser les coproduits des industries agroalimentaires.
Pour Christophe Doukhi de Boissoudy, directeur Novamont France et Président du Club Bioplastiques, la bioéconomie agricole et l’économie circulaire vont de pair et sont l’occasion de relocaliser des productions et de fournir des services. Par exemple, la valorisation des déchets organiques en composts, possibles seulement avec des bioplastiques.
Arnaud Rondeau, Président de la Commission « Bioressources bioéconomie AGPM-AGPB » a conclu la conférence en rappelant que la diversité des productions était bien présente sur les exploitations agricoles et que la bioéconomie permet à l’agriculture de changer de statut, passant de source de pollutions à source de solutions pour nourrir, vêtir, construire, loger, faire rouler, fertiliser les sols.
Retrouvez ici le texte intégral de son intervention
https://www.agridees.com/