Éric Frétillère, a représenté IRRIGANTS de France, la FNSEA et les JA, lors d’une audition le 22 janvier à l’Assemblée Nationale, sur la « gestion des conflits d’usage en situation de pénurie d’eau ». Cette mission est présidée par Loïc Prud’homme (FI) et Frédérique Teffnel (Non inscrit) en est rapporteure. Éric Frétillère a pu rappeler et expliquer comment les agriculteurs français ont su adapter leurs choix agronomiques et leurs itinéraires face à des étés plus secs. IRRIGANTS de France a mis en avant l’importance d’augmenter l’offre en eau disponible, afin d’anticiper les contraintes climatiques. Ainsi le développement des moyens de stockage de l’eau, le transfert de l’eau vers des bassins déficitaires, ou la réutilisation des eaux usées traitées (REUT) sont autant de voies qui doivent être soutenues. Au cours de l’audition, Éric Frétillère a souligné l’implication historique et massive de la profession agricole dans l’anticipation des situations de pénurie d’eau. Il a rappelé à ce titre l’importance d’avoir des lieux de concertation et de décisions où l’ensemble des acteurs est réuni, où un équilibre dans la représentation entre usagers est assuré, et où l’Etat apporte son arbitrage. Ainsi les différents accords-cadres de gestion quantitative concertée de la ressource en eau signés par les différents partenaires (Chambres d’agriculture, conseils départementaux, collectivités, syndicat d’irrigation, préfet, agences de l’eau…) représentent l’un des meilleurs moyens pour trouver des solutions locales, et anticiper les conflits face à des situations potentielles de pénuries d’eau, de même le rôle essentiel des cellules sécheresse.
Indispensable rôle des OUGC
Enfin, lors de la table ronde, Éric Frétillère a mis en avant le succès de la mise en place des Organismes Uniques de Gestion Collective (OUGC) basé là aussi sur une implication très forte de la profession agricole. Il a précisé leur indispensable rôle de pour la répartition des volumes entre les agriculteurs : une mission de service public au service de la préservation de la quantité de l’eau. Il a rappelé les incertitudes du contexte réglementaire. Les volumes prélevables déterminés sont en effet aujourd’hui parfois soumis à des projets de création de retenues qui n’aboutissent pas. Beaucoup de ces projets sont inscrits dans des PTGE et sont bloqués en raison de difficultés d’acceptation locale, administratives ou financières. De plus, les OUGC sont aujourd’hui fragilisés par les demandes annulations des autorisations uniques pluriannuelles de prélèvement d’eau, suite à des recours contentieux d’associations environnementales.