Les acteurs de la filière maïs se sont retrouvés les 23 et 24 novembre, au pays du maïs, à Pau, pour le Congrès annuel qui a réuni près de 700 personnes : agriculteurs, semenciers, collecteurs, acteurs de la protection des plantes et de la recherche, institutionnels et journalistes. Cette très belle mobilisation, suite à une campagne de production éprouvante et malgré de vives inquiétudes pour l’avenir, témoigne de la volonté pleine et entière de toute la filière de continuer à produire du maïs au service de la souveraineté alimentaire et énergétique de l’UE.
L’Assemblée Générale de l’AGPM, en clôture du Congrès, a affirmé l’ambition de la filière maïs, absolument indispensable à l’alimentation humaine, animale et à de nombreux produits du quotidien : matériaux, énergie, captation et stockage du carbone… L’intervention du Maire de Pau, François Bayrou, puis la table ronde qui a suivi, ont souligné les divers atouts de la culture du maïs : – son rôle historique et économique au niveau local, créateur de valeur dans les territoires, au niveau européen et au-delà, – ses innombrables débouchés illustrés par l’amidonnerie, en particulier au service de la santé – ses atouts agronomiques au profit des sols et du climat.
Le Président Daniel Peyraube a souligné les grandes avancées des derniers mois. Tout d’abord, la réforme de la PAC, désormais traduite dans le Plan Stratégique National, qui sauvegarde la maïsiculture française et les exploitations spécialisées maïs, qui étaient menacées par les orientations initiales de la Commission européenne. Ensuite, la réforme de l’assurance récolte, attendue par l’AGPM depuis de nombreuses années et qui a abouti à la mise en oeuvre d’un dispositif plus incitatif, auquel s’ajoute l’ouverture d’un fonds de solidarité nationale. Ces réussites sont le fruit d’un travail de longue haleine mené avec les Associations spécialisées grandes cultures l’AGPB, la CGB et la FOP et avec la FNSEA, dont les présidents ont pu témoigner de l’efficacité du travail en commun.
Pour autant, la géographe et Professeur à la Sorbonne, Sylvie Brunel, a poussé un cri d’alarme devant le ministre en appelant à un soutien plein et entier des agriculteurs injustement critiqués et dont la valeur de l’activité n’est pas assez reconnue. Le Président Daniel Peyraube a en particulier demandé soutien et persévérance au sujet de l’accès à l’eau et sur le coût de l’énergie qui doit impérativement être plafonné pour préserver la force de production. Des problématiques largement partagées par la Présidente de la FNSEA, Christiane Lambert qui a également insisté sur la nécessité de poursuivre la mobilisation, au niveau de chaque agriculteur pour faire reconnaître le rôle de l’activité agricole à un moment où il semble qu’enfin une prise de conscience s’opère, suite à la crise sanitaire et à la guerre en Ukraine.
Le ministre de l’Agriculture a témoigné une écoute attentive aux attentes de la filière. En revenant sur sa volonté de respecter les engagements du Varenne, en levant les obstacles projet par projet et territoire par territoire. En relevant la nécessité de trouver une solution sur le coût de l’énergie. En soutenant l’engagement constructif des filières sur la PAC, pour laquelle il a d’ailleurs annoncé la validation du cahier des charges de la Certification environnementale de niveau 2 en séance. En accélérant les réponses attendues en matière d’organisation de producteurs dans le secteur des semences, en matière d’utilisation de produits phytosanitaires. Et en partageant le volontarisme en matière d’accès aux innovations, en particulier sur les NBT.