Œufs, poulets, blé, maïs, sucre : Les conditions de renouvellement de l’accord temporaire avec l’Ukraine mettent un coup de massue à des filières agricoles déjà extrêmement fragilisées

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Le 8 mars 2024, la commission du Commerce International du Parlement Européen a voté le renouvellement de l’accord temporaire avec l’Ukraine. Cet accord de libéralisation prévoit ainsi notamment la suspension des droits de douane et quotas d’importation sur les produits agricoles ukrainiens.
Or, les marchés agricoles de l’Union européenne sont fortement touchés par la libéralisation des échanges avec l’Ukraine. Les quantités importées ont plus que doublé pour les céréales, les oléagineux et la viande de volaille, ont été multipliées par 6 pour les œufs et par 20 pour le sucre. Les importations massives de ces produits, ne répondant pas aux normes européennes, plombent nos marchés.

Les représentants des filières céréalière, sucrière, avicole, des œufs et du miel, ont partagé leurs inquiétudes et leurs propositions pour arriver à un compromis qui aurait permis de soutenir l’Ukraine tout en préservant la compétitivité de nos exploitations agricoles.
Or, quelques semaines seulement après que tous les partis politiques aient pris la parole pour faire l’éloge de l’agriculture européenne, reconnaître ses difficultés et la soutenir, ce vote est en total décalage avec les engagements pris par le président de la République et le Premier Ministre pour répondre aux préoccupations de notre agriculture !

Le soutien nécessaire à l’Ukraine n’a jamais été remis en question, mais la communauté agricole, ne peut pas supporter seule le fardeau disproportionné de cette libéralisation du commerce ; et le secteur céréalier doit impérativement être intégré dans les clauses de sauvegarde.
Pour les représentants de ces filières agricoles « Les députés européens manquent à leur devoir envers les agriculteurs en rejetant les améliorations potentielles de l’accord avec l’Ukraine. La communauté agricole ne peut pas comprendre que leurs préoccupations et leurs demandes soient ignorées.

Les raisons procédurales invoquées ne sont pas entendables : le calendrier était connu de longue date ; il n’y a aucune excuse pour ignorer de manière aussi flagrante les préoccupations du secteur agricole. » Tous les regards sont désormais tournés vers la prochaine session plénière à Strasbourg : nous demandons la modification du projet de la Commission européenne, conformément à ce que la Commission
Agriculture du Parlement Européen a proposé le 26 février dernier.