La Commission européenne a dévoilé ce jour ses propositions relatives à l’agriculture dans le cadre du futur Green Deal. Les producteurs de grandes cultures partagent l’ambition d’une agriculture robuste et résiliente qui allie sobriété carbone, protection de l’environnement, et santé des citoyens, tout en assurant une souveraineté alimentaire mis en lumière par la crise COVID-19. Mais les producteurs appellent au pragmatisme, à la cohérence des outils et à donner les moyens aux agriculteurs pour construire l’agriculture de demain. A ce titre, ils alertent les autorités sur les dangers liés à l’utilisation d’indicateurs abusifs qui laissent penser que la décroissance est une solution. Ancrons notre agriculture dans des objectifs de performance et parions sur l’innovation !
En matière agricole, dans les catégories « De la fourche à la fourchette » et « Biodiversité », les producteurs de grandes cultures dénoncent la stratégie du Green Deal telle que présentée par la Commission qui se fixe quatre objectifs quantitatifs à atteindre d’ici 2030 :
• Consacrer 10% de la surface agricole à des usages non productifs.
• Réduire de 50% l’usage des produits phytosanitaires ;
• Réduire de 20% l’usage des engrais ;
• Consacrer 25% de la surface agricole à l’agriculture biologique.
Cette stratégie pourrait se traduire par une baisse de 30% en moyenne des volumes de céréales, d’oléo-protéagineux et de betteraves sucrières. Et en valeur, la baisse serait probablement plus forte du fait des pertes de qualité et des risques sanitaires accrus. Les producteurs de grandes cultures attendaient de la Commission une feuille de route novatrice qui intègre des leviers plus volontaristes, pour tenir compte des avancées déjà disponibles ou à venir de la recherche et les innovations en agronomie, en numérique et robotique, ou en génétique et biocontrôle. L’Europe a le devoir de faciliter une transition agroécologique permettant de concilier le développement d’une agriculture compétitive et respectueuse de l’environnement. Ils attendaient des mesures complémentaires de marché ou de soutien ou encore l’annonce d’une nouvelle politique commerciale pour limiter les importations à bas coûts dont les pratiques ne répondent pas aux exigences pour notre agriculture. Sans quoi, l’agriculture européenne telle qu’elle existe ne pourra perdurer. Pour les producteurs de grandes cultures, l’objectif de ce Green Deal doit être de s’intégrer pleinement dans le plan de relance européen dont les contours politiques, économiques, environnementaux et financiers ont été affirmés lors du sommet franco-allemand de lundi dernier. Ils veulent que ce Green Deal favorise la relance et le progrès ainsi que l’affirmation de l’Europe dans cette période charnière où se réfléchit le « monde de demain ». A l’heure où la planète tout entière vit une crise sanitaire sans précèdent, il ne suffit pas de déclarer qu’il faut relancer les politiques économiques, sanitaires, sociales et territoriales, mais de faire de la souveraineté alimentaire européenne et nationale une vraie priorité : il faut le traduire dans les faits.
Pour les quatre organisations : « Dans un moment où la souveraineté alimentaire est affichée comme une priorité, les propositions de la commission dessinent comme seule perspective celle de la décroissance. C’est inacceptable et nous appelons les pouvoirs publics européens et nationaux à renoncer aux effets d’annonce faciles et à enfin engager, avec les acteurs concernés, une réflexion sérieuse et cohérente sur l’agriculture et l’alimentation de demain. »
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