Néonicotinoïdes : une dérogation à l’utilisation du thiaclopride doit être accordée
Avec le retrait annoncé de semences traitées à base de thiaclopride, suite au décret interdisant les néonicotinoïdes, l’AGPM souligne que « les producteurs de maïs se retrouvent totalement dépourvus de moyens pour lutter contre les mouches et dans une situation complète de distorsion de concurrence, la molécule étant encore autorisée au niveau européen ».
Elle rappelle également que « les conclusions de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation et de l’Environnement (ANSES) sont sans appel : il n’existe aucune alternative qu’elle soit chimique ou non chimique aux néonicotinoïdes contre les mouches du maïs ».
En 2016, les niveaux d’attaques étaient d’une ampleur inhabituelle, jamais observés jusqu’alors. Des parcelles ont été touchées avec une fréquence plus importante et des dégâts parfois très élevés (avec + de 50% de plantes détruites). Des dégâts importants avaient été constatés, en particulier, dans l’ouest de la France. Au total, il a été estimé qu’au moins 1 million d’hectare est concerné, dont la moitié en Bretagne. Les parcelles qui ont pu recevoir un traitement à base de thiaclopride ont pu être globalement épargnées.
Dans ce contexte, le président de l’AGPM, Daniel Peyraube estime qu’il est « indispensable qu’une dérogation à l’utilisation du thiaclopride soit accordée afin de ne pas laisser d’agriculteurs sans solution, ce qui s’inscrit en droite ligne avec la volonté du Président de la République ». Enfin, si la diminution des usages à base de thiaclopride fait aussi partie des recommandations de l’agence sur le volet santé, l’utilisation en traitement de semences, avec des doses réduites et dans des zones circonscrites, limite drastiquement l’exposition humaine et répond donc à cette préoccupation.