Le cumul de précipitations entre début septembre et fin février est hétérogène selon les territoires. Le cumul est déficitaire de 25 à 50 % du Médoc à l’Indre et au sud des pays de la Loire, en Bretagne, de la Haute-Saône à la Lorraine et à l’Alsace, de l’Hérault au sud du département de la Loire, sur l’est de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Corse-du-Sud et le nord de la Haute-Corse et localement dans l’Orne, ponctuellement supérieur à 50 % sur le nord de la Meuse. À l’inverse, le cumul pluviométrique est localement excédentaire de 10 à 25 % sur l’est de l’Allier, du Lot à la Haute-Garonne ainsi qu’au pied des Pyrénées, voire de 25 à 50 % sur le sud l’Ariège et l’ouest des Pyrénées-Orientales.
État des nappes au 1er mars
La recharge des nappes a en général commencé tardivement, et a été active de décembre à janvier avec des niveaux globalement en hausse. Le mois de février ayant été marqué par un fort déficit de pluies efficaces, les tendances d’évolution des niveaux des nappes sont hétérogènes et vont dépendre de la réactivité des nappes et de la pluviométrie locale.
D’après le BRGM, plusieurs nappes présentent des situations favorables, avec des niveaux modérément hauts par rapport aux mois de février des années antérieures : les nappes inertielles de la craie champenoise et du bassin Artois-Picardie, les nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents. Mais certaines nappes montrent des situations moins favorables, avec des niveaux bas, voire localement très bas par rapport à tous les mois de février : nappes des calcaires crétacés du Périgord et du bassin Angoumois, nappe inertielle des cailloutis plio-quaternaires de Bourgogne-Franche-Comté, nappes des calcaires jurassiques, des formations tertiaires et des alluvions de Corse, de Provence et du Roussillon.
Et pour les prochains mois ?
La faible pluviométrie des derniers mois, ainsi que les prévisions communiquées par Météo France sur un printemps chaud et sec, ont donné lieu à de nombreux articles dans la presse sur le spectre à venir d’une sécheresse. Si l’on compare la situation 2022 à celles des années antérieures, la recharge des nappes à même date est moins bonne que celles des 2 dernières années, mais meilleure qu’en 2019 ou 2017. C’est un bilan provisoire, à surveiller, car les niveaux de recharge finaux dépendront des apports pluviométriques de mars et avril.