MONDE : Forte hausse des cours en fin d’année
Du 18/12 au 31/12, les cours de l’échéance mars à Chicago ont gagné 18 $/t pour se situer à 192 $/t. Cette forte hausse s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord, les exportations américaines ont été très dynamiques du fait d’une demande chinoise qui ne se dément pas (6 Mt importées entre septembre et décembre dont 4 Mt en provenance des USA) et d’une bonne compétitivité due à la faiblesse du dollar. En revanche, du fait de la pandémie de Covid 19 et malgré la remontée des cours du pétrole, l’industrie américaine de l’éthanol reste en difficulté. Par ailleurs, les cours du maïs ont également été portés par les inquiétudes entourant les récoltes sud-américaines. Elles sont notamment dues au phénomène climatique la Niña. Au Brésil, la sécheresse persistante affecte les conditions de culture des maïs de pleine saison (25% de la production, principalement dans le sud du pays). Dans le Centre-Ouest, ce sont les semis de maïs safrinhas (75% de la production), qui devraient débuter à la fin du mois, qui suscitent l’inquiétude du fait du déficit hydrique. Du fait de prix incitatifs, les semis devraient être réalisés malgré le sec mais cela pourrait, sans pluies significatives, altérer les rendements. Certains analystes revoient d’ores et déjà en baisse leurs projections de production. En Argentine, les problèmes sont d’ordres climatiques mais également politiques. Là encore, la sécheresse touche le coeur de lazone de production. Au 30/12, seuls 17% des maïs étaient en conditions « bonnes à excellentes » soit près de 15 points de moins
qu’à la mi-décembre. Par ailleurs, les fortes chaleurs affectent les maïs en phase de floraison. Enfin, 75% des semis sont réalisés contre 81% en moyenne à cette date lors des 5 dernières campagnes. Sans nouvelles pluies, les surfaces pourraient une nouvelle fois être revue en baisse de même que les projections de production. Ces craintes ont conduit le gouvernement argentin à interdire l’exportation des 4 Mt de maïs restant de la campagne 2019/20, de manière à essayer de limiter l’inflation des prix de la viande dans les prochains mois. Par ailleurs, le pays est touché depuis quelques semaine par une importante grève des travailleurs portuaires ce qui perturbe également la logistique à l’export.
EUROPE : Brexit : pas de « no deal »
Les cours de l’échéance janvier sur Euronext ont également fortement progressés entre le 18/12 et le 31/12. Sur cette période, ils ont gagné près de 25 €/t pour se situer à 219 €/t. La principale actualité de cette fin d’année a été la conclusion, in extremis, d’un accord commercial entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne ce qui devrait permettre de limiter les frictions commerciales après le Brexit, comme le laissait penser la perspective d’un « no deal ». En Mer Noire, la production ukrainienne pour la campagne 2020/12 devrait finalement atteindre 30 Mt, selon les statistiques du pays, en nette baisse par rapport à la production de 2019/20 (35,8 Mt). Dans ce contexte, le potentiel d’exportations est limité et la campagne d’exportations connaît une dynamique moins importante que lors de la campagne précédente.