Monde : vers un nouveau record de production mondiale ?
Du 19/03 au 26/03, les cours de l’échéance mai à Chicago ont perdu 4 $/t pour se situer à 215 $/t. La semaine s’est terminée sur une baisse des cours du fait de l’anticipation d’une récolte 2021 plus importantes par les fonds non-commerciaux. En effet, le 30/03, l’USDA publiera deux rapports risquant d’entraîner une forte volatilité des cours. Le premier porte sur les stocks trimestriels de maïs, attendus au niveau le plus bas depuis 6 ans par les opérateurs. Cependant, l’USDA , dans ses récents rapports sur les stocks, a procédé à des révisions d’une ampleur inhabituelle, trompant les attentes, ce qui pourrait arriver une fois de plus. Le second rapport porte sur les intentions de semis des producteurs américains. Lors de son forum de prospective de février, l’USDA donnait sa 1ère prévision de surfaces semées en maïs pour 2021/22 : 37,2 Mha (36,8 Mha en 2020/21). Les analystes s’attendent à un chiffre encore plus important (37,7 Mha) du fait du contexte de prix élevés et au détriment de cultures mineures (coton et sorgho notamment). Toute annonce en décalage avec ces attentes engendrera une grande instabilité du marché. Des surfaces plus importantes que prévues pourraient inciter les fonds non-commerciaux à liquider une partie importante de leur position nette acheteuse, à son plus haut niveau depuis 2011.
Pour la campagne 2021/22, au niveau mondial, le CIC s’attend à un record de surfaces (199 Mha) ce qui engendrerait un nouveau record de production : 1193 Mt (+5% par rapport à la campagne actuelle). Le CIC note cependant que les stocks mondiaux devraient rester bas du fait d’une hausse de la consommation animale, de la reprise de la production d’éthanol et du maintien d’une demande importante en Chine, bien que moins forte lors de la campagne actuelle. Ce pays resterait le 1er importateur mondial de maïs. Au Brésil, le temps plus sec a permis la fin des semis de maïs safrinha, bien au-delà de la période habituelle, et malgré les risques d’aléas climatiques, du fait d’un contexte de prix très incitatif. En Argentine, des pluies ont de nouveau touché une partie de la zone de production. Ces précipitations stabilisent les maïs les plus tardifs mais une partie des dommages est irréversible. Elles ralentissent également la récolte des maïs précoces. Au 25/03, 26% des maïs étaient en conditions « bonnes à excellentes » contre 22% une semaine auparavant. A cette même date, 7% des maïs étaient récoltés contre 14% en moyenne.
Europe : achats chinois en Ukraine
La Chine aurait récemment acheté 600 à 800 Kt de maïs ukrainien en nouvelle récolte (période octobre-novembre 2021) traduisant un intérêt acheteur sur la prochaine campagne de la part de ce pays et une volonté réaffirmée de limiter la hausse des prix domestiques en reconstituant les stocks. Dans son bilan de mars, par rapport à février, la Commission Européenne a revue en très forte hausse sa prévision de production pour la campagne en cours : + 6,4 Mt (71,2 Mt) alors que l’USDA l’estime à 63,7 Mt. Les stocks initiaux sont revus en baisse de 2,9 Mt et les utilisations en hausse de 973 Kt. En conséquence, les stocks de report de la campagne 2020/21 augmentent de 2,5 Mt (19,1 Mt).