MONDE : Forte pression baissière
Du 17/06 au 24/06, les cours de l’échéance juillet à Chicago ont perdu 13 $/t pour se situer à 295 $/t. La semaine a été marquée par une forte volatilité des cours et une forte pression baissière liée à l’activité des fonds-non commerciaux. Ces derniers procèdent à des ventes et prennent leurs profits dans un contexte où les opérateurs craignent une récession économique au niveau mondial et aux Etats-Unis en particulier. Cette instabilité touche la plupart des marchés de matières premières dont celui du maïs. La volatilité devrait se maintenir dans les semaines qui viennent, du fait de la mise en avant de ces facteurs macroéconomiques mais également du fait de la situation des maïs aux Etats-Unis. Le rapport sur les surfaces de l’USDA du 30/06 sera ainsi scruté avec attention. Avec 36,38 Mha, les analystes s’attendent à des surfaces semées en 2022 en hausse de 364 Kha par rapport aux premières estimations. Par ailleurs, les maïs américains vont entrer en floraison, une phase critique pour l’élaboration du rendement. Cette période est traditionnellement volatile, les cours américains réagissant fortement aux évènements météo. La régularité des pluies sur la Corn Belt en juillet sera observée avec attention par les opérateurs alors que le mois de juin a été relativement sec. Au 19/06, 70% des maïs étaient en conditions « bonnes à excellentes » soit 2 points de moins qu’au 12/06. La semaine s’annonce relativement sèche sur la Corn Belt. Si le contexte économique mondial fait pression sur les cours du maïs, les fondamentaux plaident pour des prix élevés avec un bilan mondial en tension. L’IGC note ainsi dans son rapport de juin par rapport à mai, pour la campagne 2022/23 et au niveau mondial, une hausse de la production de 6 Mt (1190 Mt), une hausse de la demande de 4 Mt (1204 Mt) soit la 2e plus importante de l’histoire, et une hausse des stocks de 2 Mt (271 Mt). Ces derniers resteraient inférieurs de 8% aux niveaux des dernières années. En Amérique du Sud, la pression de la récolte fait également baisser les prix FOB.
EUROPE : Vers une crise énergétique ?
Les discussions diplomatiques sur les exportations ukrainiennes se poursuivent sans succès alors que les bombardements russes ont détruit des terminaux portuaires de Viterra et de Bunge à Mikolayiv la semaine passée. L’Ukraine et la Moldavie, deux exportateurs de maïs vers l’UE, ont obtenu officiellement leur statut de candidat à l’entrée dans l’UE. L’UE pourrait connaître une crise énergétique en fin d’année du fait de la faiblesse des stocks de gaz et du coût des alternatives. Des disponibilités insuffisantes et/ou des prix prohibitifs pourraient conduire à une crise économique d’ampleur. L’Allemagne appelle d’ores et déjà ses citoyens et ses entreprises à limiter autant que possible leur consommation d’énergie.