MONDE : Achats chinois aux Etats-Unis et au Brésil

Du 10/03 au 17/03, les cours de l’échéance mai à Chicago ont gagné environ 7 $/t pour se situer à 250 $/t. Après deux semaines de baisse, les cours du maïs ont pu rebondir à Chicago sous l’effet du retour aux achats de la Chine. En effet, la Chine a contractualisé la semaine passée l’achat de 2,1 Mt de maïs américain pour la prochaine campagne. Elle a également acheté ces derniers temps 1,5 Mt de maïs safrinha au Brésil, récolte qui sera disponible à partir de cet été. La Chine profite ainsi des récentes baisses de prix pour revenir sur le marché mondial. La demande chinoise pour la prochaine campagne restera suivie avec attention alors que les opérateurs locaux signalent une hausse des cas de peste porcine africaine dans le nord du pays, principales zones productrices. Pour la campagne en cours, les importations sont attendues à 18 Mt. Aux Etats-Unis la semaine passée, la production d’éthanol est restée stable mais les stocks poursuivent leur progression et, avec 26 millions de barils, sont au plus haut depuis près d’un an. Alors que les prix du pétrole ont perdu environ 10 $/baril sous l’effet de la crainte d’une crise bancaire et de ses conséquences sur l’économie mondiale, la marge de l’industrie de l’éthanol risque de diminuer dans les prochaines semaines. Dans son rapport du mois de mars, par rapport à février, l’IGC prévoit au niveau mondial pour la campagne en cours une baisse de la production de 3 Mt (1150 Mt), une baisse de la consommation de 6 Mt (1174 Mt) et des stocks en hausse de 1 Mt (256 Mt).
Au Brésil, la logistique à l’export est mise à rude épreuve par une récolte de soja record. Au 14/03, 81% des maïs safrinha étaient semés mais les semis accusaient toujours un retard dans le Centre-sud du pays où environ 60% des semis étaient effectués. En Argentine, les analystes locaux ont une nouvelle fois procédé à une baisse de leur projection de récolte pour la campagne en cours désormais à 35-36 Mt contre plus de 50 Mt en début de campagne.

EUROPE : Renouvellement du corridor ukrainien

Le corridor d’exportations ukrainien a été renouvelé en fin de semaine dernière avec peu d’impact sur les cours car cet élément était déjà intégré dans le niveau de prix. Cependant, la Russie a annoncé qu’elle considérait que le corridor était renouvelé pour 60 jours et non pour 120 jours comme c’est le cas pour les autres acteurs de l’accord. La mi-mai devrait donc connaître de nouvelles tensions sur ce sujet. Après les Etats-Unis, ce sont les autorités bancaires européennes qui ont dû réagir promptement cette semaine alors que la crise a gagné le Crédit Suisse, banque majeure mais fragilisée de longue date. La BCE n’a toutefois pas dévié de sa trajectoire et a annoncé comme prévu une hausse de ses taux directeurs de 0,5%. La réserve fédérale américaine devrait faire son annonce la semaine prochaine alors que certaines banques sont fragilisées par ces hausses de taux.