MONDE : Vers une nouvelle guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis ?

Du 10/05 au 17/05, le cours de l’échéance juillet à Chicago a perdu 7 $/t pour se situer à 178 $/t. Cette baisse s’explique par des prises de profits après les hausses de prix du début de mois. La volatilité reste de mise pour les céréales avec des inquiétudes persistantes sur la production de blé de l’hémisphère nord. Aux Etats-Unis, au 19/05, 70% des maïs étaient semés contre 71% à cette date en moyenne (2019-2023). Les producteurs américains ont profité d’une courte opportunité la semaine passée pour accélérer fortement leurs semis avant le retour des pluies cette semaine. Un retard éventuel sera scruté par les opérateurs pour son impact sur les surfaces et le potentiel de rendement. La semaine passée, les contractualisations à l’export sont restées dans le bas des attentes des opérateurs aux Etats-Unis avec 742 Kt pour la fin de campagne et 128 Kt pour 2024/2025. Les craintes sur la production céréalière mondiale pourraient pousser les principaux acheteurs à des achats de précaution dans les prochaines semaines. Les opérateurs restent par ailleurs mitigés vis-à-vis des dernières annonces politiques aux Etats-Unis concernant la qualification de l’éthanol de maïs pour les subventions liées au carburant d’aviation durable. Si l’annonce est saluée, les conditions sont jugées un peu trop restrictives. Au Brésil, les pluies font leur retour sur le Centre-Sud qui souffre de déficit hydrique. Les récoltes des maïs safrinha les plus précoces devraient débuter dans le Centre Nord. En Argentine, le temps froid limite la propagation de la cicadelle dans les parcelles tardives. Au 15/05, 25% des maïs étaient récoltés contre 34% à cette date en moyenne (2019-2023). Le gouvernement chinois a publié un prévisionnel d’importations de maïs à 13 Mt pour 2024/25 contre 19,5 Mt pour la campagne en cours citant une récolte record et des besoins moindre en élevage porcin. Pour autant cela semble optimiste au regard du différentiel de prix avec le maïs importé dans le sud du pays. Par ailleurs, l’évolution des relations commerciales avec les Etats-Unis sera à suivre alors que Joe Biden a ravivé les tensions en annonçant une taxation accrue de nombreuses importations chinoises.

EUROPE : Temps sec en Mer Noire

Après des gelées la semaine passée, c’est le retour du sec sur une zone allant de l’Est de la Roumanie au Kazakhstan qui inquiète en Mer Noire, en particulier pour la production de blé. Des pluies sont attendues en Europe centrale (Pologne, Hongrie…), ce qui devrait soulager le déficit hydrique des dernières semaines et les semis de maïs. En Ukraine, au 16/05, 91% des semis étaient réalisés. Les prix poursuivent leur remontée dans le pays à la faveur de stocks désormais limités. Les céréales de l’UE voient leur compétitivité pénalisée par la remontée de l’euro face au dollar.