Corn market 396

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MONDE : L’origine américaine intéresse de nouveau les importateurs
Du 23/08 au 30/08, le cours de l’échéance décembre à Chicago a gagné 4 $/t pour se situer à 158$/t. Cela est dû à des opérations de couverture de positions vendeuses de la part des fonds dans un contexte de retour d’intérêt des acheteurs internationaux pour l’origine américaine. Le maïs américain rompt ainsi avec 4 semaines de baisse consécutive liée à de bonnes conditions de culture.
En effet, l’USDA a annoncé dans son rapport de début août s’attendre à un record de rendement (114,9 q/ha) ce qui devrait conforter la lourdeur des stocks américains (52,7 Mt). Cette perspective a été confirmée à la fin août par ProFarmer dont le tour de plaine, habituellement plus conservateur que l’USDA, annonce un rendement moyen de 115,7 q/ha. Au 26/08, 11% des maïs américains étaient arrivés à maturité contre 6% en moyenne (2019-2023).
Après un été sous pression, les cours américains ont rebondi fin août du fait du regain d’intérêt pour le maïs américain au niveau international. Les importateurs ont profité de la baisse des prix pour revenir aux achats. La semaine passée, les contractualisations à l’export ont dépassé les attentes des opérateurs avec 1,5 Mt. Au 26/08, 16% de la projection d’importation de l’USDA pour 2024/2025 (58 Mt) étaient déjà engagés, au plus haut depuis 3 ans pour cette date. Il faudra rester toutefois vigilant quant à l’activité de la Chine sur les marchés des céréales fourragères dans les prochains mois, le pouvoir central ayant passé des consignes de modération aux importateurs pour soutenir les prix intérieurs. En Argentine, alors que les semis précoces vont débuter courant septembre, la bourse de céréales de Buenos Aires estime la baisse des surfaces à 17% (1,3 Mha) par rapport à 2023 du fait des dégâts causés par la cicadelle du maïs.
Au Brésil, les semis de maïs safra (pleine-saison), destiné au marché intérieur ont débuté dans le sud du pays. Les surfaces sont attendues par la CONAB en baisse de 11% (473 Kha) du fait de prix peu attractifs et du risque d’installation dans les prochains mois du phénomène climatique la Niña favorisant les sécheresses au Brésil.

EUROPE : L’euro pénalise les céréales européennes
L’euro s’est renforcé face au dollar tout au long de l’été du fait du maintien de taux élevés par la BCE alors qu’outre-Atlantique, les craintes sur l’économie américaine conduisaient la Fed à annoncer une baisse rapide de ses taux. Cela a pénalisé la compétitivité des céréales européennes. Dans un mouvement inverse, le rouble s’est affaibli face au dollar tandis que les autorités russes abaissaient les taxes à l’export, mettant le blé européen sous forte pression et entraînant avec lui le maïs. La baisse de l’inflation dans la zone euro et les chiffres de croissance poussifs laissent désormais penser à une baisse des taux du côté de la BCE ce qui a permis un rebond des cours à la fin du mois d’août. La sécheresse a sévi sur une grande partie de l’UE au cours de l’été ce qui devrait aboutir à une production de maïs d’environ 62 Mt, en légère baisse sur un an malgré la hausse des surfaces. Le bassin de la mer Noire a également été touché et la production ukrainienne pourrait n’atteindre que 22-23 Mt soit une baisse de 10 Mt sur un an