MONDE : Révision en baisse des rendements aux USA
Au mois d’août, le cours de l’échéance décembre à Chicago a d’abord perdu du terrain sous l’effet de la reprise des exportations ukrainiennes et des tensions sino-américaines à Taïwan. Le cours du maïs outre-Atlantique a ensuite augmenté sous l’effet d’une météo défavorable pour le rendement du maïs aux Etats-Unis et de tensions autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia en Ukraine. Du 19/08 au 26/08, le cours de l’échéance décembre a gagné 16 $/t pour se situer à environ 262 $/t. Cette forte hausse est principalement due aux conclusions du ProFarmer Tour qui, du fait de la météo de l’été sur la Corn Belt, annonce un rendement moyen du maïs aux Etats-Unis de 105,5 q/ha, bien en deçà de l’estimation de l’USDA de début août (110,1 q/ha) pourtant déjà en retrait par rapport au début de campagne. Cette baisse, si elle se vérifiait, rajouterait de la tension sur le bilan américain et sur le bilan mondial dans un contexte déjà tendu par la guerre en Ukraine. Au 22/08, 31% des maïs américains avaient atteint le stade « grain denté » contre 35% en moyenne à cette date (2017-2021). 65% des maïs étaient en conditions « bonnes à excellentes », un nouveau repli de 2 points par rapport à la semaine précédente. Les contractualisations à l’export ont été relativement dynamiques au mois d’août avec notamment quelques ventes pour la Chine. En revanche, depuis la mi-août, la production américaine d’éthanol fléchit légèrement et repasse sous le million de barils/jour. La Chine connaît une sécheresse majeure sur les 2/3 sud de son territoire. Cela n’affecte pas la principale zone de production de maïs, située au Nord-Est du pays, mais risque d’avoir un fort impact sur la production de riz et de brisures pour l’alimentation animale. La Chine pourrait donc devoir importer plus de céréales qu’initialement prévues dans les mois qui viennent. Par ailleurs, les analystes restent attentifs au développement de la crise immobilière en Chine même si celle-ci semble pour le moment contrôlée par le gouvernement.
EUROPE : Reprise des exportations ukrainiennes
Suite à l’accord diplomatique conclut à la fin du mois de juillet et valable pour 4 mois, les exportations portuaires ukrainiennes ont pu reprendre depuis le grand Odessa (65% des capacités portuaires). Les primes d’assurance en Mer Noire restent fortes mais après le dégagement de navires chargés et bloqués dans les ports par l’invasion, on note depuis les derniers jours du mois d’août de nouveaux chargements de navire de fort tonnage (>50 Kt). Au 28/08, 53 navires de toutes tailles ont pu quitter le grand Odessa ce qui permet d’augmenter les capacités d’export de l’Ukraine reposant depuis l’invasion sur le train et le camion. Cependant, ces nouvelles capacités d’export sont insuffisantes pour désengorger les stockages alors que, après le blé, les récoltes de tournesol et de maïs doivent bientôt débuter. Malgré les aides internationales, il est probable qu’une partie de la récolte ukrainienne de maïs reste dans les champs tant que des stockages ne se seront pas libérés. Malgré la forte baisse de surfaces, la production ukrainienne est estimée entre 28 et 30 Mt du fait de pluies régulières.
FRANCE : Sécheresse
Les conditions climatiques de l’été ont sévèrement amputé le potentiel de production. Dans son estimation du mois d’août, Agreste fixe le rendement moyen à 90 q/ha, en repli de 4% par rapport à la moyenne 2017-2021, mais cette estimation semble trop optimiste et sera sujette à réévaluation. Au 22/08, 63% des maïs avaient atteint le stade « 50% d’humidité du grain » et seuls 47% étaient en conditions « bonnes à très bonnes », en repli de 3 points par rapport à la semaine précédente.