MONDE : Forte volatilité à Chicago
Du 30/12 au 06/01, le cours de l’échéance mars 2023 à Chicago a perdu près de 9 $/t pour se situer à 257 $/t. Les cours américains ont ainsi cédé l’essentiel des gains réalisés en fin d’année. Cette forte volatilité est liée à la réouverture du marché américain le 3 janvier dernier et aux prises de profits qui l’ont suivi dans un contexte d’inquiétudes pour la demande américaine. Après avoir renforcé leur position nette acheteuse en fin d’année, les fonds spéculatifs se sont ainsi montrés nets vendeurs la semaine passée.
Aux Etats-Unis, les contractualisations à l’export se sont montrées inférieures aux attentes avec 319 Kt. Le conflit commercial américano-mexicain concernant les OGM semble désormais enterré. Le Mexique a repoussé son projet d’interdiction des importations d’OGM à 2025 soit après la fin de mandat du président actuel.
Avec 844 000 barils/jour, la production d’éthanol a atteint en fin d’année son niveau le plus bas de février 2021. Cela est dû au froid intense et à la tempête hivernale de fin d’année. La reprise de la production sera surveillée avec attention alors que les stocks restent élevés et que les marges des producteurs d’éthanol sont réduites. Le Brésil a suspendu pour une année supplémentaire ses droits de douane sur l’éthanol américain.
En Chine, le rebond épidémique est important mais la levée des contraintes a permis une amélioration de la logistique intérieure avec pour conséquence une baisse des prix domestiques du maïs. Le pays reste présent à l’achat, au profit des origines ukrainiennes et brésiliennes, plus compétitives que l’origine américaine.
Au Brésil, la tentative de putsch des partisans de J.Bolsonaro inquiète la communauté internationale. Les marges de manœuvre du président Lula seront étroites notamment en matière de déforestation et d’agriculture. Son ministre de l’Agriculture, de centre-droit, souhaite développer le stockage de produits de base dont le maïs via la CONAB. Le déficit hydrique continue de toucher les maïs de plein saison au sud du pays tandis que la récolte de soja et les semis de maïs safrinha pourraient être retardés par des pluies intenses dans le Centre.
En Argentine, des pluies ont soulagé les cultures la semaine passée mais le déficit hydrique persiste. La semaine s’annonce relativement sèche et une vague de chaleur devrait de nouveau toucher la zone de production. Au 05/01, 63% des maïs étaient semés contrez 71% à cette date en moyenne et seuls 15% des maïs étaient en conditions « bonnes à excellentes ».
EUROPE : Importations massives
Au 03/01, l’UE a importé 14,7 Mt de maïs contre 9,3 Mt en moyenne à cette date et 7,3 Mt la campagne passée. Ces importations proviennent essentiellement du Brésil (6,8 Mt) et d’Ukraine (6,8 Mt) et sont la conséquence de la sécheresse qui a frappé l’Europe de l’Ouest cet été mais également du différentiel de prix entre ces origines et les maïs européens. Dans son dernier bilan (décembre) pour la campagne en cours, la Commission Européenne prévoit 23 Mt d’importations mais l’UE pourrait battre son précédent record de 2018/19 (24,1 Mt).
La vague de froid en Russie pourrait causer des dégâts sur le blé, en l’absence de couverture neigeuse suffisante.
FRANCE : Retour aux achats
Après une période de fin d’année plutôt calme en termes d’achats physiques, les acheteurs français sont de retour. La FAB en particulier profite du regain de compétitivité du maïs pour réaliser quelques affaires. Les acheteurs espagnols restent absents du fait de l’Epiphanie.
Les cours du maïs français ont suivi la tendance baissière imprimée par les USA.