Lettre des marchés 685

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MONDE : Baisse de production en Argentine

Du 13/01 au 20/01, les cours de l’échéance mars à Chicago sont restés relativement stables à environ 266 $/t. Après une hausse liée au dernier rapport de l’USDA, les cours américains ont perdu un peu de terrain en fin de semaine du fait de pluies rassurantes sur l’Argentine. Les bons chiffres de la demande américaine la semaine passée n’ont pas inversé la dynamique à Chicago. Les contractualisations à l’export ont dépassé les attentes des opérateurs avec 1,132 Mt, au plus haut depuis 2 mois, tandis que la production d’éthanol a franchi le niveau du million de barils produits par jour, elle se situe à son plus haut depuis la mi-décembre et l’intense vague de froid qui avait alors ralenti la production. La demande chinoise est également rassurante pour les marchés internationaux. Les importations augmentent en ce début d’année et le gouvernement a annoncé que le cheptel porcin était en hausse de 7% en décembre par rapport à décembre 2021. La production porcine chinoise atteint ainsi son plus haut depuis 8 ans mais les autorités cherchent à freiner cette dynamique qui pèse sur les prix. Dans son rapport de janvier, pour la campagne 2022/23, et par rapport à son dernier rapport de novembre, l’IGC prévoit une baisse de la production mondiale de 5 Mt (1161 Mt) du fait d’ajustements en Europe et en Argentine, une baisse de
la consommation mondiale de 2 Mt (1181 Mt) et une baisse des stocks mondiaux (254 Mt). Ceux-ci seraient les plus faibles depuis 10 ans, traduisant l’état de tension sur les fondamentaux du marché mondial du maïs. En Argentine, après la bourse de céréales de Rosario, c’est la bourse de céréales de Buenos Aires qui revoit en baisse drastique sa projection de production pour
la campagne en cours. Du fait du déficit hydrique et des vagues de chaleur, celle-ci est revue en baisse de 4,5 Mt (44,5 Mt). Si la situation ne s’améliore pas pour les maïs tardifs, elle pourrait passer sous les 40 Mt. Au 19/01, seuls 5% des maïs argentins étaient en conditions « bonnes à excellentes ». Les pluies de la fin de semaine passée devraient bénéficier aux maïs tardifs et d’autres sont attendues cette semaine. Elles permettent également l’avancée des derniers semis : 89% des maïs sont semés contre 92% en moyenne à cette période. Au Brésil, les pluies limitent toujours les semis de maïs safrinha. Les exportations du mois de janvier sont attendues à un niveau record de 5,2 Mt du fait notamment de la demande chinoise.

EUROPE : Poutine souffle le chaud et le froid

Poutine souffle de nouveau le chaud et le froid sur les marchés agricoles en déclarant publiquement que les prix alimentaires russes devaient être stabilisés et en sous entendant que les exportations céréalières devaient être mieux contrôlées. Cependant, son ministre de l’Agriculture a estimé que les exportations russes de grains devraient atteindre 60 Mt pour la campagne, ce qui laisse penser qu’aucune nouvelle mesure, quota ou taxe, ne sera mise en oeuvre à court terme. En Ukraine, 87% des surfaces de maïs sont récoltées.

FRANCE : Achats espagnols

L’Espagne revient aux achats compte tenu de la récente baisse des prix du maïs. Dans son bilan de janvier, pour la campagne en cours, par rapport à décembre, FranceAgriMer revoit en hausse les importations de 30 Kt (500 Kt). Les  exportations vers l’UE sont revues en baisse de 50 Kt (2,97 Mt) alors que les utilisations en FAB sont revues en hausse de 50 Kt (2,4 Mt). Les opérateurs restent vigilants compte-tenu de l’apparition de cas d’influenza aviaire dans le Sud-Ouest. Les stocks s’alourdissent de 76 Kt (2,3 Mt).