MONDE : Nouvelle baisse des cours à Chicago
Du 24/02 au 03/03, les cours de l’échéance mai à Chicago ont perdu 8 $/t pour se situer à 252 $/t. Cette forte baisse est due à des chiffres décevants à l’export et aux ventes des fonds dans un contexte d’anticipation de la reconduction du corridor ukrainien et d’anticipation d’une hausse des stocks américains pour la prochaine campagne, sur la base des chiffres optimistes de l’USDA. La semaine sera marquée par la publication des bilans de l’USDA pour la campagne en cours. Avec 598 Kt la semaine passée, les contractualisations à l’export se situaient dans le bas de la fourchette des attentes des opérateurs. Ces derniers s’inquiètent par ailleurs de la remontée du dollar qui pourrait d’avantage pénaliser les exports si elle se confirmait. La demande en carburant semble reprendre aux Etats-Unis ce qui a permis une baisse des stocks d’éthanol de plus de 800 000 barils (24,8 millions de barils) la semaine passée. Les autorités américaines envisagent d’autoriser, à partir de 2024, l’usage de l’E-15 dans le Midwest ce qui devrait soutenir la demande. Dans un contexte tendu entre les deux pays, la Chine a par ailleurs renouvelé ses mesures antidumping et antisubventions sur les drèches de maïs américaines. Au Brésil, 55% des semis de maïs safrinha étaient réalisés en date de début mars contre plus des 2/3 à cette date en temps normal. Si le Mato Grosso a pu rattraper une part importante de son retard, grâce à une accalmie des pluies, celui-ci reste très marqué dans le Centre Sud du pays (Paraná et Mato Grosso du Sud). Ce délai expose le maïs a un plus fort risque d’aléa climatique mais les analystes restent optimistes pour le moment avec des projections de production entre 128 et 130 Mt. La CONAB estime que la production d’éthanol de maïs devrait augmenter d’un peu plus de 30% pour la campagne en cours et atteindre 45 millions d’hectolitres. Elle devrait plus que doubler d’ici à 2030 (100 millions d’Hl) et représenter à terme un quart de la production d’éthanol du pays jusqu’à récemment encore exclusivement produit à partir de la filière canne à sucre. En Argentine, les conditions météo ne s’améliorent pas et aux gelées précoces succèdent des pics de chaleur à plus de 40°C et un manque de pluie en pleine floraison des maïs tardifs. Au 02/03, 6% des maïs étaient en conditions « bonnes
à excellentes », une baisse de 3 points en une semaine.
EUROPE : Vers un renouvellement du corridor ?
Malgré les déclarations menaçantes du chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov, qui a accusé les occidentaux « d’enterrer l’accord sur les exportations ukrainiennes », les opérateurs semblent confiants dans le renouvellement du corridor maritime ukrainien alors que celui-ci doit arriver à échéance le 18 mars prochain. La Commission Européenne a laissé quasiment inchangé son bilan du mois de
février pour la campagne en cours par rapport à celui de janvier. Les importations sont toujours prévues à 23 Mt. Malgré un record à date (près de 18 Mt), elles ralentissent quelque peu ces dernières semaines sous l’effet d’une plus grande compétitivité du blé et du manque de disponibilité en Ukraine.
FRANCE : Baisse des prix
L’érosion du niveau de prix se poursuit dans un contexte défavorable pour le maïs outre Atlantique et pour le blé en France et dans l’UE. Du 24/02 au 03/03, les cours de l’échéance novembre 2023 ont cédé 4 €/t pour se situer à 263 €/t. Les acheteurs français cherchent à se couvrir sur les mois d’été permettant une hausse des prix physiques sur ces échéances. A court terme, la demande reste pénalisée par l’influenza aviaire qui se développe dans l’Ouest de la France. Le maïs manque de compétitivité face au blé en FAB.