MONDE : Surfaces américaines en hausse en 2023
Du 24 au 31 mars, le cours de l’échéance mai à Chicago a gagné environ 7 $/t pour se situer à 260 $/t. Malgré des surfaces pour 2023 annoncées en hausse, les cours américains du maïs ont continué leur progression cette semaine dans un contexte où les achats chinois restent rythmés. Les intentions de semis des producteurs américains confirment l’attrait du maïs en 2023 alors que le ratio de prix soja/maïs est favorable à ce dernier et que les prix de l’azote ont fortement diminué outre Atlantique. En effet, la quasi-totalité des Etats producteurs devraient voir leurs surfaces augmenter ce qui porte les intentions de semis en 2023 à 37,2 Mha soit 400 Kha de plus qu’attendu par l’USDA et les opérateurs et en hausse de 4% par rapport à 2022. Les opérateurs seront désormais attentifs aux conditions de semis dans la Corn Belt alors que les premiers chantiers débuteront dans les jours qui viennent. Le temps humide et l’importante couche neigeuse sur le nord-ouest de la Corn Belt inquiètent certains opérateurs. Les contractualisations à l’export ont atteint 1 Mt la semaine passée aux Etats-Unis, dans les attentes des opérateurs. La semaine a été marquée par une nouvelle série d’achats chinois pour la campagne en cours, plus de 700 Kt au total. Ce rythme d’achat apporte du soutien aux cours. La production d’éthanol a repassé la barre du million de barils/jour tandis que les stocks ont diminué sous le seuil des 26 millions de barils. La décision surprise de l’OPEP de diminuer massivement sa production de pétrole (-1,6 millions de barils/jours) a fait réagir fortement les cours du pétrole. Cette situation devrait également profiter à l’éthanol. La Chine et l’Australie négocient la fin des taxes à l’importation touchant les orges australiennes depuis la dispute diplomatique de 2020. Cette situation avait profité à l’origine française et dans une moindre mesure au maïs en alimentation animale. En Argentine, les inspecteurs des douanes se sont déclarés en grève illimitée du fait du niveau d’inflation. Ce conflit social devrait limiter les exportations du pays.
EUROPE : Retrait de négoces céréaliers de Russie
En Russie, plusieurs négoces céréaliers d’importance internationale (Cargill, Dreyfus, Viterra) ont annoncé vouloir se retirer du pays à compter du début de la prochaine campagne d’exportations cet été. L’incertitude demeure sur le devenir des actifs de ces compagnies, dont leurs terminaux portuaires, et sur qui les remplacera pour exporter les grains russes. Au 27/03, l’UE avait importé 20,4 Mt de maïs contre 14,2 Mt en moyenne à la même date. La moitié de ce maïs provient d’Ukraine et les défauts des « couloirs de solidarité », mis en place par la Commission Européenne pour fluidifier le commerce avec l’Ukraine, poussent les organisations agricoles de l’Est de l’Europe à demander des protections supplémentaires pour limiter la déstabilisation de leurs marchés. Dans son 1er bilan pour la campagne 2023/2024, la Commission Européenne projette la production européenne à 65 Mt contre 52 Mt pour la campagne en cours. Les importations de la prochaine campagne sont projetées à 18 Mt et les stocks se reconstitueraient avec 22 Mt contre 18,5 Mt pour 2022/2023.
FRANCE : Marché peu actif
Le marché est peu actif faute de demande domestique et alors que le maïs français est peu compétitif sur l’Espagne. Les prix pour la récolte 2023 sont restés globalement stables. Les prix physiques pour la récolte 2022 évoluent de manière opposée avec une remontée du prix FOB Bordeaux et la poursuite de la baisse du prix FOB Rhin.