MONDE : Achats chinois en nouvelle campagne
Du 7 au 14 avril, le cours de l’échéance mai à Chicago a gagné environ 9 $/t pour se situer à 262 $/t. La hausse du maïs à Chicago est due aux premiers achats chinois pour la prochaine campagne de même qu’à la baisse du dollar et des menaces russes sur le corridor d’exportation ukrainien. La semaine passée, les contractualisations à l’export aux Etats-Unis ont atteint 528 Kt, dans le bas des attentes des opérateurs. Ce sont toutefois de nouveaux achats chinois qui ont poussé le maïs américain à la hausse. En effet, la Chine a contractualisé l’achat de plus de 700 Kt de maïs américain dont plus de 250 Kt pour la campagne 2023/2024 marquant ainsi les premiers achats chinois pour la prochaine campagne. Ces achats sont vus comme des signaux positifs quant au niveau de la demande chinoise sur le moyen terme. Les cours du maïs chinois à Dalian, bien qu’ayant touché leur plus bas niveau depuis 8 mois, restent par ailleurs à un niveau élevé ce qui signifie que le maïs d’importation reste compétitif sur le marché local. De plus, les cours américains du maïs sont soutenus par la baisse du dollar, liée à l’anticipation d’un ralentissement voire de l’arrêt des hausses de taux directeurs aux Etats-Unis du fait du ralentissement de l’inflation.
La production d’éthanol a quant à elle cédé du terrain la semaine passée en se situant sous le seuil du million de barils/jours. Les stocks sont restés stables, légèrement au-delà des 25 millions de barils, à un niveau élevé. Le rapport de l’USDA du mois d’avril a été jugé relativement neutre pour le maïs. Le bilan américain pour la campagne en cours est resté globalement stable par rapport à mars là où les opérateurs attendaient une légère révision en baisse des stocks (35 Mt) compte-tenu de l’activité à l’export vers la Chine au mois de mars.
Au niveau mondial pour la campagne en cours et par rapport à mars, la production a été revue en baisse de 3 Mt (1144 Mt), la consommation reste stable (1156 Mt) et les stocks sont revus en légère baisse de 1 Mt (295 Mt), légèrement en deçà des attentes des opérateurs. Au Brésil, les précipitations sont en deçà des normales mais restent conséquentes. Le président Lula, en visite en Chine, cherche un accord avec
l’importateur et entreprise d’état COFCO afin de financer son programme de mise en culture de pâturages dégradés (30 millions d’ha) pour limiter la déforestation. En Argentine, au 12/04, 10% des maïs sont récoltés et les rendements peinent à dépasser les 40 q/ha. La Bourse de Commerce de Rosario a revu une nouvelle fois en baisse sa projection de 3 Mt, à 32 Mt contre 55 Mt attendues initialement.
EUROPE : Tensions sur les exportations ukrainiennes
Les tensions au sujet des importations ukrainiennes se sont aggravées ce weekend dans l’Est de l’UE. Bien qu’un accord ait été trouvé pour s’assurer que les marchandises ukrainiennes soient bien en transit dans les pays limitrophes et déstabilisent moins les marchés locaux, la Pologne et la Hongrie ont décidé d’interdire les importations ukrainiennes. La Bulgarie a annoncé qu’elle comptait se joindre au mouvement. Cela suscite la colère de la Commission Européenne, la politique commerciale de l’UE étant de son ressort. Par ailleurs, la Russie a annoncé qu’elle ne renouvèlerait pas l’accord sur les exportations ukrainiennes au 18 mai sans de plus grande facilités commerciales pour ses produits. Elle ralentit les inspections de navire à Istanbul.
FRANCE : Les stocks revus en hausse
Au 10/04, 12% des maïs étaient semés selon CéréObs, un rythme conforme à la moyenne (2018-2022). De nouvelles pluies sont attendues cette semaine. FranceAgriMer, dans son bilan d’avril par rapport à mars, a revu en hausse de 120 Kt les importations de maïs (750 Kt) et de 83 Kt les stocks (2,15 Mt). Les prix du maïs s’effritent sous pression du blé et du renforcement de l’euro.