MONDE : La météo tire les prix à la hausse à Chicago
Du 09/06 au 16/06, le cours de l’échéance juillet à Chicago a gagné +14 $/t pour se situer à 252 $/t. Les pluies ne viennent toujours pas sur le centre de la Corn Belt poussant les fonds spéculatifs, en position nette vendeuse, à se couvrir. Au 11/06, 61% des maïs américains étaient en conditions « bonnes à excellentes », un nouveau repli de 3 points par rapport à la semaine précédente.
Les annonces de pluie ne se matérialisent pas pour le centre de la Corn Belt, renforçant le déficit hydrique dans cette zone. Seule l’ouest de la Corn Belt devrait recevoir des pluies cette semaine. Cette situation fait fortement réagir les cours àChicago ces dernières semaines dans un contexte où les fonds spéculatifs, désormais en position nette vendeuse, sont amenés à se couvrir et alors que la hausse des stocks attendus par l’USDA lors de la campagne 2023/2024 repose en partie sur une hypothèse de rendement record pour le maïs. Les contractualisations nettes à l’export la semaine passée ont atteint 273 Kt, dans les attentes des opérateurs. Le Canada a annoncé se joindre à la plainte des Etats-Unis contre le Mexique, dans le cadre de l’accord de libre-échange nord-américain, alors que ce dernier pays souhaite limiter les importations de maïs OGM. Par ailleurs, les opérateurs sont attentifs à l’annonce du rachat de Viterra par Bunge ce qui permettrait à ce poids lourd du négoce de matières premières agricoles de se placer au 2e rang du secteur derrière Cargill. Les opérateurs ont été surpris par le niveau des stocks de pétrole américain, plus haut qu’attendu. Cette nouvelle pourrait pénaliser la production d’éthanol dans les semaines qui viennent alors que l’agence américaine de l’environnement doit annoncer le 21/06 le niveau du mandat d’incorporation d’éthanol dans le carburant pour les 3 prochaines années. Au Brésil, la récolte du maïs safrinha débute au Paraná, dans le sud du pays, 2e Etat producteur. L’arrivée de cette récolte record de maïs brésilien dans les prochaines semaines devrait tempérer la dynamique de hausse des prix liée à la situation météo aux USA, d’autant plus que la demande internationale, notamment chinoise, reste en retrait.
EUROPE : Pressions russes renouvelées
Les autorités russe ont annoncé publiquement la semaine passée leurs doutes sur la possibilité de reconduire l’accord sur les exportations ukrainiennes le 18 juillet prochain. Celui-ci fonctionne déjà au ralenti, faute d’inspections russes mais a permis à ce jour d’exporter 32 Mt de matières premières agricoles dont 16 Mt de maïs. La réaction de la Chine, 1er destinataire de ces exportations avec l’UE, sera suivie avec attention. Alors que la Fed a maintenu ses taux directeurs à leur niveau la semaine passée, la BCE a décidé d’une nouvelle hausse de 0,25% renforçant le niveau de l’euro. Cela rend moins compétitif les exportations européennes, notamment en blé, et plus compétitives les importations, notamment en maïs.
FRANCE : Pluies attendues sur le nord de la France
Au 12/06, selon CéréObs, 76% des maïs avaient atteint le stade 6-8 feuilles visibles contre 82% en moyenne (2017-2022) à cette date. 86% des maïs étaient jugés en conditions « bonnes à très bonnes », un repli de 2 points par rapport à la semaine précédente. Dans son bilan de juin, par rapport à mai et pour la campagne en cours, FranceAgriMer a revu les stocks en baisse de 30 Kt (2,11 Mt). Des pluies sont attendues cette semaine sur l’ensemble la France, une nouvelle bienvenue pour la moitié nord.