MONDE : Tensions sur la logistique à l’international
Du 08/12 au 15/12, le cours de l’échéance mars à Chicago a perdu 1 $/t pour se situer à 190 $/t. Les bonnes nouvelles concernant la demande américaine n’ont pas contrecarré la tendance baissière due à l’amélioration météo au Brésil. Avec 1,4 Mt la semaine passée, les contractualisations à l’export pour le maïs américain se sont une fois de plus situées dans le haut des attentes des
opérateurs. Ces derniers restent vigilants quant à la demande chinoise. Celle-ci avait fait son retour il y a quelques semaines mais les prix à terme du maïs chinois sur le marché de Dalian ont récemment accusé des baisses importantes du fait d’annonces réitérées d’un record de récolte et, plus sûrement, du fait des difficultés actuelles du marché du porc en Chine. Cette baisse des prix est défavorable aux exportations américaines vers la Chine. Par ailleurs, la logistique reste un motif d’inquiétude à l’international. Une partie des exportations américaines passant par le Golfe du Mexique n’empruntait plus le canal de Panama, pénalisé par une sécheresse importante, au profit de la route maritime de Suez. Cette dernière est désormais menacée par les attaques des rebelles Houthis (Yemen) au niveau du détroit de Bab El Mandeb (sud de la Mer Rouge). Plusieurs grandes compagnies de fret maritime, notamment sur le marché du porte conteneur, ont annoncé leur refus d’emprunter cette route au regard de ce nouveau risque. Si le marché du fret céréalier n’est pas encore massivement touché, cela pourrait favoriser à terme les exportations de maïs américain par le Pacifique Nord-Ouest. La production d’éthanol reste dynamique et les producteurs sont satisfaits d’une annonce du président Biden qui devrait faciliter à terme l’utilisation d’éthanol de maïs sur le marché naissant et porteur des carburants durables pour l’aviation. En Argentine, les producteurs sont déboussolés par la politique du nouveau gouvernement. Si celui-ci a, comme prévu, dévalué le peso, il s’apprêterait à augmenter la taxe à l’exportation sur le maïs de 12% à 15%. Au Brésil, les pluies plus régulières rassurent les producteurs mais les températures restent élevées avec de fréquents pics à plus de 40°C. Le retard dans les ventes de semences et d’engrais semble plaider pour une baisse importante des surfaces de maïs safrinha en amont du début des semis.
EUROPE : La Russie maintient la pression sur le blé
Après un rapport favorable de la Commission Européenne en ce sens, les Etats membre de l’UE ont validé l’ouverture de négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie. Le blé est resté sous pression cette semaine alors que la Russie, du fait de sa compétitivité, a pu placer d’importants volumes à la faveur des nombreux appels d’offre émis par les états importateurs. Cela entraîne une pression sur l’ensemble des céréales dont le maïs. Cette situation est renforcée par la hausse de l’euro, après des déclarations fermes de la Banque Centrale Européenne sur les taux d’intérêt.
FRANCE : Révision en hausse de la production
Dans son bilan de décembre, par rapport à celui de novembre, FranceAgriMer a revu en légère hausse les stocks de maïs désormais évalués à 2 Mt (+ 143 Kt). Cela est principalement dû à une révision de la production par Agreste (12,5 Mt), une hausse de 290 Kt par rapport au mois dernier. Agreste note par ailleurs une baisse des surfaces de cultures d’hiver (blés, orge, colza) d’environ 340 Kha par rapport aux semis de 2022/23. Les prix sur Euronext et les cotations physiques ont subi un repli la semaine passée.