MONDE : La Chine inquiète les marchés
Du 19/01 au 26/01, le cours de l’échéance mars à Chicago a gagné 1 $/t pour se situer à 176 $/t. La Chine inquiète de plus en plus les opérateurs. En effet, son ralentissement économique se traduit par moins d’achats de produits agricoles, en particulier de maïs et de soja. Par ailleurs, la crise du marché du porc a conduit à une diminution de près de 6% du cheptel de truies en 2023 (41,2 millions de têtes), limitant les besoins en alimentation animale. Enfin, la crise rampante de l’immobilier se poursuit avec la récente liquidation judiciaire du groupe Evergrande, lourdement endetté, ce qui pourrait à terme déstabiliser le système bancaire chinois et entraîner des répercussions sur l’économie mondiale. Les opérateurs sont également attentifs au cours du pétrole. Le baril a regagné quelques dollars la semaine passée après de nouvelles attaques de la milice Houthi (Yemen) en Mer Rouge. Il pourrait poursuivre sa hausse du fait du regain de tensions entre l’Iran et les Etats-Unis après l’attaque d’une milice pro iranienne sur une base militaire américaine en Syrie. La semaine passée aux Etats-Unis, les contractualisations à l’export de maïs
américain ont atteint 955 Kt, dans les attentes des opérateurs. La production d’éthanol s’est fortement contractée, passant sous le million de barils/jour, du fait de la vague de froid ayant touché le Midwest. Elle devrait revenir à la normale. Au Brésil, la récolte du soja s’accélère ce qui fait chuter les prix de ce produit à Chicago. Le ratio de prix soja/maïs aux Etats-Unis, jusqu’à présent favorable au soja, sera à suivre dans les prochaines semaines du fait de son influence sur les intentions de semis de maïs. Par ailleurs, cette récolte précoce du soja au Brésil permet une avancée des semis de maïs safrinha. Au 22/01, 5% étaient semés contre 1% en moyenne à cette date. Les analystes divergent fortement sur la baisse des surfaces de maïs safrinha à attendre : de -10% à 25%. Le rapport de février de la CONAB devrait donner une 1ère estimation des surfaces. En Argentine, un temps très chaud, au-delà des 40°C, est attendu cette semaine. Cela pourrait éroder le potentiel de rendement des maïs qui sont en cours de floraison. Cependant, compte-tenu du bon état des maïs et d’une révision en hausse des surfaces de 100 Kha (7,2 Mha), la Bourse des céréales de Buenos Aires revoit la production en hausse de 1,5 Mt (56,5 Mt).
EUROPE : Avancées assurantielles en Mer Noire
Les tensions restent fortes au sein de l’UE concernant les importations ukrainiennes. C’est notamment le cas en Pologne où le gouvernement tente de mettre en place un système de licences à l’importation. Après un nouveau retard, la Commission Européenne devrait publier cette semaine sa proposition de renouvellement des mesures de libéralisation avec l’Ukraine. Le fonds ukrainien de subvention à l’assurance des navires devrait entrer en fonction rapidement. Cela devrait abaisser les coûts de fret du corridor ukrainien en Mer Noire, encore conséquents, et accentuer la compétitivité des exportations ukrainiennes.
FRANCE : Les prix toujours sous pression
A l’exception de l’Espagne toujours présente aux achats malgré la vive concurrence ukrainienne, les acheteurs restent discrets sur le rapproché tant à l’export sur le nord de l’UE que pour la FAB française. Cette situation maintient la pression sur les prix. Sur Euronext, l’échéance mars est restée relativement stable la semaine passée et se situe à 186,75 €/t. Les cotations physiques restent orientées à la baisse et s’affichent désormais, selon les régions, entre 165 et 185 €/t.