MONDE : Début des semis dans la Corn Belt
Du 22/03 au 29/03, le cours de l’échéance mai à Chicago a gagné 1 $/t pour se situer à 174 $/t. Les cours américains ont poursuivi leur consolidation lors d’une semaine marquée par la parution du rapport trimestriel sur les stocks et du rapport sur les intentions de semis pour 2024. En effet, les opérateurs ont été surpris par une annonce de stocks au 1er mars un peu plus basse qu’attendue, signe d’une dynamique plus forte que prévue de la consommation en alimentation animale. Si cet élément est positif, ce rapport montre cependant également que les stocks de maïs à la ferme sont en hausse de 24% sur un an. Toute hausse des prix risque donc d’être brève, les producteurs souhaitant en profiter pour mettre en marché ces volumes. Par ailleurs, les cours ont été soutenus par la publication des intentions de semis. En maïs, les surfaces semées sont estimées à 36,4 Mha soit 390 Kha de moins que lors des perspectives de février, là où les opérateurs attendaient une légère hausse. Si cela vient indéniablement consolider la tendance haussière des 3 dernières semaines à court terme, les prévisions de bilan pour la prochaine campagne restent lourdes. Par ailleurs, les opérateurs ont été également surpris par la baisse générale des surfaces sur un an, toutes cultures confondues, estimée à 2,5 Mha. Cette « marge » pourrait laisser place à des surfaces de maïs plus importantes qu’estimées actuellement lors du prochain rapport de la fin juin. Au 31/03, les semis démarraient dans la Corn Belt avec 2% des maïs semés aux Etats-Unis contre 1% à cette date en moyenne. La semaine passée, aux Etats-Unis, les contractualisations à l’export ont atteint 1,2 Mt, dans les attentes des opérateurs. L’éthanol est soutenu par la hausse du pétrole liée au renforcement des tensions au Moyen-Orient. Ce dernier approche désormais les 85 $/baril. Au Brésil, les semis de maïs safrinha sont terminés et le gros des surfaces entre dans la phase critique de floraison. La météo est pour le moment bonne au Mato Grosso, 1er Etat producteur, mais plus inquiétante dans le Centre-Sud, touché par un début de déficit hydrique et des températures élevées. En Argentine, au 26/03, 5,7% des maïs étaient récoltés. Les producteurs s’inquiètent de l’impact d’une tempête sur la région de Buenos Aires et des dégâts plus importants que prévus causés par la cicadelle du maïs.
EUROPE : Vers un bilan plus lourd en 2024/2025
Dans sa 1ère projection de bilan pour 2024/2025, la Commission Européenne attend un alourdissement du bilan européen avec des stocks de maïs qui gagneraient près de 5 Mt (24 Mt) du fait d’un maintien du niveau des importations (17 Mt) et d’une hausse de 7 Mt de la production (69 Mt) portée par une hausse des surfaces estimées à 700 Kha (9,2 Mha). Ce chiffre semble optimiste au regard des tendances nationales. La poursuite de la libéralisation des importations ukrainiennes devrait de nouveau être débattue à Bruxelles la semaine prochaine avec un nouveau compromis sur la clause de sauvegarde qui, à ce stade, n’inclut toujours pas le blé et l’orge.
FRANCE : Début des semis
Comme à l’accoutumée, les semis de maïs grain ont débuté dans les coteaux d’Occitanie. Les chantiers de semis restent cependant limités du fait des pluies très régulières sur une large partie de la France. Sur Euronext, les différentes échéances sont restées relativement stables sur une semaine. Au 29/03, l’échéance novembre 2024 se situe à 198 €/t. Les prix physiques ont pu légèrement progresser, notamment dans le Sud-Ouest du fait de la demande espagnole, et s’établissent à 160-185 €/t selon les régions.