Lettre des marchés 752

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MONDE : Le sec s’installe en Amérique du Sud

Du 30/08 au 06/09, le cours de l’échéance décembre à Chicago a gagné 2 $/t pour se situer à 160 $/t. Le maïs américain repasse ainsi au-delà du seuil technique des 4 $/boisseau qui reste néanmoins fragile. La dynamique de hausse s’est essoufflée en fin de semaine dernière après des prises de profit et du fait de l’attente du rapport mensuel de l’USDA. Celui-ci devrait confirmer le record de rendement et la lourdeur des stocks aux Etats-Unis. Les derniers tours de plaine confirment en effet un rendement moyen très proche de celui-annoncé
par l’USDA début août (115 q/ha). Au 02/09, 19% des maïs américains étaient arrivés à maturité contre 13% en moyenne (2019-2023). Le début des récoltes au cours du mois de septembre devrait mettre la pression sur les prix à Chicago. La semaine passée, les  contractualisations à l’export ont de nouveau dépassé les attentes des opérateurs avec 1,8 Mt. La logistique pourrait de nouveau se
trouver sous tension dans les prochaines semaines. Si la sécheresse au Panama, qui avait lourdement affecté le canal en 2023/2024, est quasi résorbée, c’est désormais le niveau du Mississippi qui inquiète faute de pluie ces dernières semaines sur le Midwest. Un ouragan est toutefois attendu cette semaine. La production d’éthanol, comme les stocks, s’élève à des niveaux toujours légèrement supérieurs à la moyenne pour la date mais la forte baisse des prix du pétrole pourrait rendre l’éthanol moins attractif. A New-York, le baril est ainsi
passé franchement sous les 70 $, une première depuis la mi-2023. Cela s’explique par les fortes inquiétudes pour la croissance mondiale, les chiffres macroéconomiques étant mauvais en Chine, aux Etats-Unis et en Europe. En Amérique du Sud, le sec s’est installé sur l’Argentine où les producteurs attendent les pluies avant de démarrer les semis précoces de maïs. C’est également le cas dans le Centre du Brésil où ce sont les semis de soja qui patientent. Un retard pourrait à son tour décaler les semis de maïs safrinha début 2025, exposant les maïs à de plus grands risques d’aléas climatiques.

EUROPE : Ralentissement des importations

Dans son bilan d’août pour la campagne 2024/2025, et par rapport à juillet, la Commission Européenne a revu en légère baisse de 1,2 Mt la production de maïs de l’UE (61,6 Mt). La projection d’importations est laissée stable à 17,9 Mt. Au 02/09, l’UE avait importé 3,5 Mt contre 3,3 Mt à cette date en moyenne. L’été a été marqué par d’importants arrivages ukrainiens, reflétant l’exécution des derniers contrats portant sur la production 2023. Les stocks ukrainiens étant épuisés les importations tendent à ralentir depuis la fin août et les importations
brésiliennes reprennent leur présence habituelle en période de soudure. En Ukraine, 2% des maïs ont été récoltés et les premières parcelles confirment les mauvais rendements attendus du fait de la sécheresse estivale. La BCE devrait abaisser ses taux directeurs de 25 points de base le 12/09, ce qui devrait soutenir la compétitivité des céréales européennes.

FRANCE : Marché peu actif

Selon CéréObs, au 02/09, 31% des maïs avaient atteint le stade 50% d’humidité du grain contre 58% en moyenne à cette date. Une vague de froid est attendue cette semaine. Du 30/08 au 06/09, le cours de l’échéance novembre d’Euronext a gagné 2,75 €/t pour se situer à 202 €/t, franchissant à nouveau le support des 200 €/t. Celui-ci devra être consolidé dans un contexte où la concurrence des céréales Mer Noire
reste forte en Europe. Le marché physique reste peu actif mais les prix ont également progressé et se situent entre 185 et 205 €/t selon les régions.