MONDE : La récolte fait pression sur les prix aux USA
Du 13/09 au 20/09, le cours de l’échéance décembre à Chicago a perdu 5$/t pour se situer à 158 $/t. Les cours à Chicago sont de nouveau venus tester le support des 4 $/boisseau dans un contexte de pression sur les prix liée à la récolte. Au 15/09, 9% des maïs étaient récoltés contre 6% à cette date en moyenne. Les bons rendements se confirment malgré le temps sec qui perdure depuis la fin août sur la Corn Belt. La semaine passée, les contractualisations à l’export ont atteint 847 Kt, dans le bas des attentes des opérateurs. La production et les stocks d’éthanol restaient
stables à un niveau élevé pour la période. Les opérateurs suivent avec attention le rebond des cours du pétrole, qui sont repassés au-delà des 70 $/baril sur fond de tensions renforcées au Moyen-Orient. Les matières premières comme le pétrole, à l’exception des grains pour lesquels les fondamentaux ont pris le dessus, ont également été portées la semaine passée par l’annonce très
attendue de la Fed d’une baisse de ses taux directeurs. Au Brésil, la construction d’une 19e usine d’éthanol de maïs vient d’être annoncée. Le développement rapide de cette industrie, qui produit désormais près de 20% de l’éthanol brésilien, dope la demande et les prix intérieurs du maïs. Les semis de maïs safra (pleine saison) se déroulent à un rythme normal dans le sud du pays où ils bénéficient de pluies régulières. Au 17/09, 19% étaient semés, un rythme conforme à la moyenne. En revanche l’inquiétude grandit dans le Centre-Ouest du pays, où la chaleur et le sec se maintiennent alors qu’en temps normal les semis de soja, précédant le maïs safrinha, devraient se lancer début octobre. Le sec et la chaleur se maintiennent également sur une bonne partie de la zone de production en Argentine ce qui limite les semis précoces de maïs. La situation météo abaisse également le niveau des cours d’eau, dont celui du fleuve Paraná, principale voie d’exportation pour l’Argentine. Cela engendre des surcoûts logistiques et des délais de chargement plus importants.
EUROPE : Les céréales pénalisées par l’euro
Après la BCE, c’est la réserve fédérale américaine qui a abaissé ses taux directeurs la semaine passée. Cette baisse de 50 points de base est plus agressive que celle de la BCE, ce qui a conduit l’euro à retrouver ses plus hauts niveaux depuis le début de l’année. Un tel mouvement est défavorable à la compétitivité des céréales européennes à l’export, en particulier pour le blé face aux origines Mer Noire, mais également face aux céréales importées, en particulier le maïs ukrainien. En Ukraine, 13% de la récolte était réalisée au 19/09. L’USDA maintient sa projection de production à 27 Mt alors que la plupart des analystes locaux sont sous les 25 Mt. La sécheresse persistante pénalise les semis de céréales à paille. Le Coceral prévoit une production de maïs de 60,3 Mt dans l’UE pour 2024/2025 contre 64,5 Mt en 2023/2024.
FRANCE : Stocks lourds et manque de compétitivité
La semaine passée, le cours de l’échéance novembre d’Euronext a perdu 3,75 €/t pour se situer à 201,75 €/t. Le support des 200 €/t est de nouveau testé dans un contexte de pression à Chicago et de hausse de l’euro. Les prix physiques se tassent légèrement, entre 185 et 200 €/t selon les régions, sauf en ancienne récolte où ils sont soutenus par les faibles disponibilités. Dans son bilan de septembre pour 2024/25, FranceAgrimer annonce des stocks de fin de campagne de 2,6 Mt, au plus haut depuis 10 ans. Malgré un rebond attendu de la consommation (FAB, amidonnerie) et des exportations, le maïs français manque encore de compétitivité alors qu’avec 14,1 Mt, la production est attendue en hausse de 8,6% par rapport à la moyenne des 5 dernières années.