Lettre des marchés 759

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MONDE : Des ventes à l’export quasi record aux USA

Du 18/10 au 25/10, le cours de l’échéance décembre à Chicago a gagné 4 $/t pour se situer à 163 $/t. Le maïs américain a effacé sa perte de la semaine précédente du fait de ventes à l’export extrêmement dynamiques qui viennent contrer la tendance baissière liée à l’avancée rapide de la récolte. L’écart avec les prochaines échéances se réduit également, signe de cette forte demande. Au 20/10, 65% des maïs américains étaient récoltés contre 52% en moyenne à cette date. La semaine passée aux Etats-Unis, les contractualisations à l’export ont atteint 3,6 Mt, au-delà des attentes des opérateurs pour la deuxième semaine consécutive. Cela marque l’une des meilleures semaines de vente sur les 20 dernières années, signe d’une demande très forte à l’export pour le maïs américain qui pourrait à terme faire diminuer les stocks. Les acheteurs habituels, notamment le Mexique, profitent de la très bonne compétitivité de la céréale pour acheter massivement. La Chine est également présente avec un achat de 16 Kt de maïs américain, une première sur la campagne 2024/25. Elle pourrait cependant faire faire partie des acheteurs non identifiés par l’USDA qui sont montés en puissance ces dernières semaines. A noter également le retour des pluies sur le Midwest américain qui devraient permettre de relever le niveau du Mississippi affecté par la sécheresse. La production d’éthanol américain garde également son dynamisme, tirée par des records à l’exportation. Les bombardements israéliens en Iran ayant
explicitement évité la production pétrolière, le cours du baril ne s’est pas envolé. Dans son rapport mensuel pour la campagne 2024/25, l’IGC a laissé stable la production mondiale (1224 Mt) et revu en hausse la consommation mondiale de 1 Mt, à un nouveau record (1231 Mt). Avec 279 Mt, les stocks mondiaux se situent à l’un de leur plus bas niveau des 10 dernières années. Au Brésil, le président Lula a récemment promulgué une loi passant la cible d’incorporation d’éthanol dans l’essence de 30 à 35%. La production d’éthanol de maïs a fortement progressé ces dernières années, pour compléter l’éthanol de canne à sucre, et représente désormais 20% de la production nationale. L’industrie consomme actuellement environ 15 Mt de maïs et concurrence le débouché de l’exportation. Cela devrait doubler à terme alors que 20 usines sont en cours de construction ou prévues contre 22 en fonctionnement à ce jour.

EUROPE : La demande se renforce en Méditerranée

La demande en maïs devrait se renforcer en Méditerranée avec l’annonce d’une baisse des droits de douane en Turquie sur un quota de 1 Mt pour stabiliser les prix intérieurs tandis que l’Egypte réfléchit à une incorporation de farine de maïs dans le pain subventionné pour limiter la croissance de ses importations de blé. En Ukraine, les prix du fret ont légèrement augmenté (2-3 $/t) du fait des dernières attaques russes. Après plusieurs mois de hausse, le prix du maïs ukrainien rendu Odessa en légère baisse, conséquence de l’avancée de la récolte et d’une baisse de la demande.

FRANCE : Retour du sec

Au 21/10, selon CéréObs, 25% des surfaces de maïs étaient récoltées, une avancée de 11 points sur une semaine. Le retour d’un temps sec devrait permettre une meilleure avancée des chantiers. La semaine passée, le cours de l’échéance novembre d’Euronext a cédé 4,25 €/t pour se situer à 207,25 €/t. Les prix physiques sont en baisse et se situent entre 190 et 210 €/t selon les régions. Des achats sont rapportés en FAB européenne comme française mais le maïs doit faire face à la compétitivité des céréales à paille et des coproduits céréaliers