MONDE : L’Inde nouvel importateur majeur de maïs ?
Du 08/11 au 15/11, le cours de l’échéance décembre à Chicago a perdu 3 $/t pour se situer à 167 $/t. Après une relative euphorie liée à l’élection de Donald Trump, les produits agricoles à Chicago ont subi un repli lié au renforcement du dollar. Celui-ci est limité en maïs par des exportations qui restent dynamiques. Au 10/11 aux Etats-Unis, 95% des maïs étaient récoltés contre 84% à cette date en moyenne (2018-2023) La semaine passée aux Etats-Unis, les contractualisations à l’export ont atteint 1,32 Mt, dans le bas des attentes des opérateurs. Ce chiffre reste toutefois supérieur à la moyenne pour cette date. En ce qui concerne l’éthanol, les nominations effectuées jusqu’à présent par Donald Trump inquiètent l’industrie : Christ Wright nommé secrétaire à l’énergie est issu de l’industrie pétrolière tandis que Lee Zeldin, très critique de l’éthanol par le passé, a été nommé à la tête de l’agence fédérale de l’environnement (EPA) qui gère notamment les mandats d’incorporation. Enfin, les opérateurs s’inquiètent aussi des derniers développements concernant l’influenza aviaire aux Etats-Unis. Après les élevages bovins, les élevages porcins ont été touchés ces dernières semaines laissant craindre une baisse des besoins en alimentation animale. Au Brésil, 72% des maïs de pleine-saison ont été semés contre 76% à cette date l’an dernier. Les semis de soja ont progressé très rapidement, notamment dans le Centre-Ouest où ils sont désormais en avance sur la moyenne. Par ailleurs, les prix s’améliorent par ailleurs localement du fait des besoins de l’industrie de l’éthanol. Ces deux facteurs pourraient conduire à une baisse des surfaces de maïs safrinha (2e culture, après soja) moins importante qu’attendu début 2025. En Argentine, les semis de soja ont débuté et se situent à date sous la moyenne pour cette date. Là-aussi, les fortes baisses de surfaces des semis tardifs de maïs initialement envisagées au profit du soja pourraient être tempérées. L’Inde a récemment réhaussé sa cible d’incorporation d’éthanol dans l’essence de 7 points (20%). Le pays cherchant à protéger son marché du sucre de toute hausse de prix, c’est le maïs qui devrait répondre à cette nouvelle demande. Les
opérateurs locaux annoncent que les hausses de surfaces ne seront pas suffisantes ce qui devrait transformer le pays en importateur net (5 Mt/an).
EUROPE : La production UE encore revue en baisse
Dans son bilan d’octobre par rapport à septembre et pour la campagne en cours, la Commission Européenne a revu la production de maïs en réduction à 58 Mt (-2,1 Mt), du fait notamment d’une révision en baisse dans le bassin du Danube (Roumanie, Hongrie…). Les importations sont laissées inchangées à 19 Mt. En Ukraine, 88% des maïs étaient récoltés au 13/11 avec des rendements un peu meilleurs qu’attendus initialement. La production devrait se situer dans le haut des attentes (26 Mt) mais tout de même en nette diminution sur un an (32 Mt) du
fait de la sécheresse estivale.
FRANCE : Nouvelle baisse des stocks
Au 11/11, selon CéréObs, 71% des surfaces de maïs étaient récoltées, une avancée de 13 points sur une semaine. La semaine passée, les cours de l’échéance mars d’Euronext sont restés relativement stables, pour se situer à 210,25 €/t. Les prix physiques sont en légère diminution et se situent entre 180 et 200 €/t selon les régions. Dans son bilan de novembre, par rapport à octobre, FranceAgriMer, a revu en baisse les stocks de maïs pour la campagne 2024/25 de 83 Kt (2,36 Mt) notamment du fait d’une révision en hausse de la FAB et des exportations.