MONDE : Déception suite à l’accord Chine-USA
Du 10 au 17 janvier, les cours de l’échéance mars à Chicago sont restés stables, autour de 153 $/t. Cela masque la forte variabilité des cours de la fin de la semaine, suite à la signature de l’accord sino-américain sur le commerce et à la présentation de son contenu, jugé décevant par les opérateurs. L’accord prévoit 36,5 milliards de $ d’achats de produits agricoles en année 1 et 44 milliards de $ en année 2 (contre 24 milliards de $ en 2017), ce qui inclut les produits comme les drèches ou l’éthanol. Toutefois, aucun montant d’achats par produit n’a été révélé, la Chine ayant par ailleurs réaffirmé sa volonté d’acheter aux conditions de marché et de ne pas perturber ses autres fournisseurs. Par ailleurs, les deux parties n’entendent pas revenir sur les hausses de droits de douane des derniers mois avant un hypothétique 2e accord sur des sujets plus sensibles (subventions aux industries, espionnage industriel…). Dans ce contexte, les opérateurs attendent de constater une réelle hausse des achats chinois et font preuve de scepticisme. Les exportations américaines ont atteint 785 Kt, un chiffre supérieur aux attentes, et la production d’éthanol a atteint 1,1 millions de barils/jour, son meilleur niveau depuis juin dernier. Toutefois, les stocks ont dépassé les 23 millions de barils, traduisant les difficultés du secteur. En Argentine, les semis sont effectués à 91%. Des pluies ont touché le centre du pays, améliorant l’état des réserves hydriques. La situation reste toutefois difficile dans le sud de la zone de production et les 15 prochains jours devraient rester secs. 55% des maïs sont en conditions « bonnes à très bonnes » contre 51% la semaine passée. Au Brésil, les semis de maïs safrinha débutent au Mato Grosso. Cependant, de manière générale, la récolte de soja devrait avoir 2 à 3 semaines de retard ce qui induira autant de décalage pour les semis de maïs. Ceux-ci pourraient alors être menacés par le gel en fin de cycle. Les prix intérieurs du maïs restent élevés ce qui devrait inciter les producteurs à semer, et ce d’autant plus qu’une partie de la production de maïs safra du sud du pays est perdue à cause de la sécheresse. JBS, un des principaux producteurs de viande, prévoit ainsi d’importer 200 Kt de maïs argentin pour couvrir ses besoins avant la récolte de maïs safrinha en juin.
EUROPE : Hausse des surfaces en 2020
Du 10 au 17/01, les cours de l’échéance mars sur Euronext sont restés stables à 173 €/t. La Commission Européenne n’a toujours pas publié de mise à jour des chiffres des importations européennes. Dans son rapport de janvier, Stratégie Grains prévoit 8,97 Mha de maïs en Europe en 2020 soit une hausse de 3,5% par rapport à 2019. Cela s’explique notamment par les difficultés de semis des céréales d’hiver en France et en Allemagne. Ce même rapport revoit les prévisions d’importations de la campagne 2019/20 en baisse de 100 Kt, par rapport à décembre, à 18,7 Mt.
FRANCE : Hausse des surfaces en 2020
Le bilan mensuel de FranceAgriMer a revu la collecte en baisse de 106 Kt à 10,1 Mt. Ce chiffre interroge les opérateurs et devrait être affiné en février. Les exportations vers l’UE sont revues en légère baisse de 19 Kt et les stocks finaux en baisse de 46 Kt à 2,1 Mt. Le maïs français regagne en compétitivité vers le Benelux. Stratégie Grains prévoit une sole de maïs de 1,61 Mha en 2020 en France ce qui représenterait une hausse de 11% par rapport à leur chiffre de 2019.