MONDE : Des importations chinoises soutenues
Au 19/10, Céréobs annonce que 77% des maïs sont récoltés. Si l’origine française a regagné compétitivité face aux origines mer Noire ces dernières semaines (moindre disponibilité et prix en hausse), la hausse des prix fait que le maïs se rapproche du prix du blé en FAB. L’écart rendu centre Bretagne n’est plus que de 10 à 15 €/t contre 15 à 20 €/t en début de campagne. Cette situation pourrait conduire à un ajustement à la baisse des incorporations de maïs. Du 16/10 au 23/10, les cours de l’échéance décembre à Chicago ont gagné 6 $/t pour se situer à 165 $/t. Si, aux États-Unis, l’industrie de l’éthanol reste en difficulté du fait de l’épidémie de Covid-19 avec une production de 913 mille barils/jour (environ 10% inférieure à son niveau normal), les prix sont soutenus par les chiffres des exportations et en particulier par la demande chinoise. La semaine passée, le chiffre des ventes nettes à l’export a atteint 1,8 Mt, dont 434 Kt pour la Chine, un chiffre supérieur aux attentes du marché. Avec la fin de la campagne d’exportations sud-américaine, les États-Unis et l’Ukraine, avec une production nettement inférieure à la campagne passée, sont désormais les seuls fournisseurs du marché au niveau mondial jusqu’au printemps prochain. Or la dynamique d’achats par la Chine se confirme. Depuis juillet, ce pays importe plus de 1 Mt par mois. De janvier à septembre la Chine aura importé 6,7 Mt et, d’après Reuters, les chargements pour octobre atteignent 1,4 Mt. Dans ce cadre, le quota annuel de 7,2 Mt de maïs libre de droits de douane devrait bientôt être revu à la hausse alors que les prix domestiques restent élevés (forte demande et récolte endommagée par les typhons). Ce contexte est favorable au maintien des niveaux de prix actuels.
De plus, les maïs sud-américains restent menacés par la sécheresse. En effet, malgré des pluies sur le centre de l’Argentine et du Brésil, les déficits hydriques persistent et ralentissent les semis.
En Argentine, au 22/10, 34% des maïs sont en conditions « bonnes à excellentes » (+ 3 points par rapport à la semaine précédente) et 28% d’entre eux sont semés contre 34% en moyenne ces 5 dernières campagnes. Le nord reste sec mais de nouvelles pluies sont attendues sur le centre de la zone de production. Au Brésil, le déficit hydrique retarde les semis de soja qui précèdent 75% des maïs (maïs safrinha). Au 22/10, 7% des sojas étaient semés contre 17% en moyenne ces 5 dernières années. Au Mato Grosso, 1er Etat producteur, ces chiffres sont respectivement de 8% et de 43%. De nouvelles pluies sont attendues cette semaine.
EUROPE : Déficit hydrique et hausse des prix en Mer Noire
Les cours de l’échéance novembre sur Euronext poursuivent leur hausse. Entre le 16/10 et le 23/10, ils ont gagné 10,25 €/t pour se situer à 196,5 €/t. En Ukraine, 52% des maïs ont été récolté au 22/10. Les rendements restent décevants malgré l’avancement de la récolte dans le nord du pays. A cette date le rendement moyen est de 47 q/ha contre 67 q/ha en 2019. Cette situation pousse les prix à la hausse d’autant plus que la Turquie, un des principaux acheteurs du bassin méditerranéen, a supprimé ses droits de douane sur le maïs. Malgré de récentes pluies sur l’Ukraine et la Russie, l’inquiétude demeure pour les semis des cultures d’hiver (céréales à paille et colza), notamment sur le sud de l’Ukraine. Les pluies n’ont pas entièrement résorbé le déficit hydrique et une partie des surfaces pourrait être remplacée au printemps par d’autres cultures (tournesol et maïs).
FRANCE : Le maïs se rapproche du blé en FAB
Au 19/10, Céréobs annonce que 77% des maïs sont récoltés. Si l’origine française a regagné compétitivité face aux origines mer Noire ces dernières semaines (moindre disponibilité et prix en hausse), la hausse des prix fait que le maïs se rapproche du prix du blé en FAB. L’écart rendu centre Bretagne n’est plus que de 10 à 15 €/t contre 15 à 20 €/t en début de campagne. Cette situation pourrait conduire à un ajustement à la baisse des incorporations de maïs.