MONDE : Exportations américaines perturbées
Du 30/09 au 07/10, les cours de l’échéance décembre à Chicago ont gagné 2$/t pour se situer à 269 $/t. Aux Etats-Unis, au 02/10, 20% des maïs américains étaient récoltés contre 22% en moyenne à cette date (2017-2021). Le niveau du Mississippi est actuellement très bas du fait des conditions relativement sèches aux Etats-Unis ces derniers mois. Cette situation rend très difficiles les exportations de soja et de maïs par le Golfe du Mexique, principale voie d’exportation de la Corn Belt. Les approvisionnements en intrants, notamment en engrais, pour la prochaine campagne sont également affectés. Les contractualisations à l’export la semaine passée ont été les plus faibles depuis 2012 avec 227 Kt, en deçà des attentes des opérateurs. De même, la production d’éthanol poursuit sa baisse et se situe désormais sous les 900 000 barils/jour soit son plus bas niveau depuis septembre 2020. Dans ce contexte de demande déprimée, les ajustements du bilan américain dans le rapport de l’USDA d’octobre seront suivis avec attention. Les opérateurs s’attendent à une nouvelle révision en baisse des rendements et des stocks américains. Sur le plan acroéconomique, l’OPEP+ a décidé d’opérer une importante baisse de production (2 millions de barils/jour) dans l’optique de contrer la baisse des prix en cours. Le baril a ainsi dépassé le seuil de 90 $/baril ces derniers jours. L’attaché de l’USDA a Pékin estime la production chinoise à 270 Mt contre 274 Mt pour l’estimation officielle de l’USDA. En revanche sa prévision d’importations est la même avec 18 Mt. Les maïs sud-américains rendus Chine restent les céréales fourragères les plus compétitives, en revanche le maïs américain importé est environ 20 $/t plus cher que le maïs local. Au Brésil, la CONAB prévoit des surfaces de maïs safra en baisse de 1,5% du fait du coût des intrants mais des surfaces de maïs safrinha, semé après le soja, en hausse de 5%. En Argentine, le sec persistant limite les chantiers de semis de maïs.
EUROPE : Représailles russes
Après la destruction du pont de Crimée, reliant les deux rives du détroit de Kerch en Mer d’Azov, la Russie a largement bombardé l’Ukraine en représailles ce qui a fait réagir à la hausse les cours des matières premières agricoles. La Russie semble également limiter le potentiel d’export ukrainien. Le temps d’inspection à Istanbul, prévu dans l’accord Ukraine-Russie-Turquie, a doublé
début septembre pour atteindre 15 jours. La partie russe ne souhaite pas nommer d’inspecteurs supplémentaires pour faire face aux besoins du centre d’inspection face au flux important d’exportations ukrainiennes. Selon S&P Global Commodity, les exportations brésiliennes d’éthanol vers l’UE pourraient atteindre 6 millions d’hectolitres dépassant le record de 2010 de 4,7 millions de hL. Cela est dû à l’attractivité de l’éthanol dans un contexte de prix des carburants élevés et d’une meilleure profitabilité du marché européen.
FRANCE : Production en forte baisse
Arvalis et l’AGPM estiment la production française de maïs à 10 Mt pour 2022/23 soit la plus faible depuis 30 ans. Cela s’explique par la baisse des surfaces, renforcée par 70 Kha de transfert vers le maïs fourrage, et par des rendements affectés par les conditions estivales. Avec 79 q/ha en moyenne, ils resteraient cependant supérieurs à 2003. Du 30/09 au 07/10, les cours de l’échéance novembre 2022 sur Euronext ont subi repli de 4,5 €/t pour se situer à 336,5 €/t.