Lors du dernier Comité national de l’eau, la secrétaire d’État, Emmanuelle Wargon, a précisé les premiers éléments pour mieux anticiper les difficultés liées aux épisodes de sécheresse à venir. Ces grands principes s’appuient sur les points de faiblesses identifiés dans le dispositif de gestion de crise en 2019, par le rapport du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), et vont servir de base pour la rédaction d’une instruction technique. Cette instruction vise principalement :
- le renforcement de la coordination interdépartementale ainsi que le développement d’une analyse multifactorielle pour définir les conditions de déclenchement des différents niveaux de gravité dans les arrêtés cadre,
- l’harmonisation des mesures de restrictions des usages de l’eau,
- les actions à mener pour éviter toute défaillance d’approvisionnement en eau potable.
Pour être plus efficace dans l’anticipation et la gestion de crise, il est demandé aux préfets de mieux harmoniser les mesures de restriction des usages de l’eau à l’échelle des bassins hydrographiques, en veillant à utiliser des seuils de déclenchement des mesures cohérents. Ils devront renforcer l’utilisation des données disponibles sur la ressource en eau, les prélèvements et celles provenant des gestionnaires des réseaux d’eau potable.
Les préfets réunissent actuellement leurs partenaires pour prendre les premières mesures d’anticipation lorsqu’elles sont nécessaires. Elles concernent la garantie de l’approvisionnement en eau potable et l’information sur les restrictions d’usage afin de faire connaitre au grand public la situation de déficit et les gestes à respecter. La publication de l’instruction est prévue avant l’été.
Un guide technique sur la gestion de la sécheresse est également identifié en vue d’une parution au second semestre 2020. De plus, le ministère prévoit des évolutions réglementaires cet automne, ainsi que la modernisation du site Propluvia en 2021.
IRRIGANTS de France, associé aux autres OPA, a déjà fait part de plusieurs propositions suite au premier projet d’instruction, soulignant que la souveraineté alimentaire de la France nécessite de maintenir l’accès à l’eau pour l’agriculture, au même titre que la préservation de la fonction biologique des cours d’eau.