La pluviométrie du mois d’avril s’est caractérisée par une quasi-absence de précipitations sur le nord d’une diagonale Saint Malo-Montpellier. Le déficit pluviométrique a généralement dépassé 50 % sur une grande partie du territoire. Il a même ponctuellement atteint plus de 75 % du nord de la Bourgogne aux Vosges et à la Meuse et en Alsace.
En mai, les cumuls de précipitations ont été compris entre 50 et 100 mm sur une grande partie du pays. Les précipitations ont été très déficitaires sur le nord-ouest de la France, particulièrement sur l’extrême nord où elles ont été quasi absentes, ainsi que sur l’Alsace. Les pluies ont été abondantes sur l’Aquitaine, une partie de l’Occitanie, de la Franche-Comté, à l’est de la région PACA, en Corse ainsi que plus localement de la Vendée au sud de l’Île-de-France et de la Champagne.
Les sols superficiels se sont nettement asséchés durant ce mois de mai sur l’ensemble du pays. Du fait d’un déficit pluviométrique marqué et de températures élevées, ils sont devenus secs à très secs sur la moitié nord de l’Hexagone ainsi que le long de la vallée du Rhône et sur le littoral ouest de la Corse. Au 1er juin, les sols restent humides sur le sud de la Gironde, les Landes, le long de la chaîne pyrénéenne, des Pyrénées-Orientales au Tarn et à l’Hérault, de la Haute-Savoie aux Alpes-Maritimes ainsi que sur le relief corse et l’est de la Haute-Corse.
Cartes présentant le rapport à la normale 1981/2010 du cumul des précipitations en mai 2020, et l’indice d’humidité des sols au 1er juin 2020. Source Météo France.
État des masses d’eau souterraines (synthèse et extraits du dernier rapport BRGM)
Les nappes d’eau souterraine ont bénéficié d’une recharge hivernale nettement supérieure à la moyenne. Mais à partir de mi-mars, l’absence de précipitations notables, la reprise de la végétation et l’augmentation de l’évapotranspiration, ont mis un terme à la période de recharge. Cependant, les niveaux du mois de mai traduisent une recharge globale 2019-2020 conséquente. La situation est satisfaisante, avec des niveaux supérieurs à la moyenne sur une grande partie du territoire. Dans le bassin aquitain et sur le pourtour méditerranéen, les nappes ont bénéficié d’apports supplémentaires en mai et certaines affichent des niveaux hauts à très hauts. La situation est moins favorable sur une large partie nord-est de la France : les nappes de la plaine d’Alsace, des couloirs de la Saône et du Rhône et de l’est du Massif Central, affichent toujours des niveaux modérément bas à bas, conséquences de déficits pluviométriques successifs.
Mi-juin 2020, il est à noter que des restrictions pour l’usage de l’eau sont déjà en vigueur dans 12 départements, essentiellement en Loire-Atlantique, Vendée, Côte-d’Or, Saône-et-Loire, Ain et Drôme.